Les Camerounais de bonne foi connaissent le contenu et la consistance de l’héritage politique que Paul BIYA voudrait léguer à la postérité: « celui qui a apporté la démocratie et la prospérité à son peuple ».
Depuis 37 ans, l’homme du 6 novembre 1982 sait mieux que quiconque la difficulté et la différence entre la parole divine et celle d’un homme politique, fut-il un homme d’Etat expérimenté. Lorsque, selon le récit de la Genèse, Dieu dit, sa parole se transforma aussitôt en acte. Il n’en est pas de même pour tout être humain, tout Président de la République qu’il puisse être, obligé de mobiliser des intelligences et des ressources de toutes sortes, sans aucune garantie d’atteindre le résultat escompté. Le fameux « Tu mangeras à la sueur de ton front » s’applique alors à tous, sans distinction de sexe, de rang social ou de titre. À cet héritage qui se réalise sous nos yeux, on pourrait ajouter à l’actif de Paul BIYA le respect de la légalité et des institutions républicaines. Comme pour dire et marteler que la démocratie a besoin d’institutions solides et fortes.
À l’inverse du promoteur du Renouveau, les opposants camerounais semblent ne pas avoir de legs à proposer aux Camerounais en dehors de la contestation, de l’obstruction, des hésitations et de la contradiction permanentes dans leur démarche et leurs prises de position. Au lieu de remercier Paul BIYA qui œuvre sans relâche et ne ménage aucun effort pour laisser un pays debout avec des institutions solides, ses adversaires brillent par des manœuvres dont l’objectif, à terme, est de paralyser le Cameroun voire de provoquer le chaos. Ainsi en est-il de la récente actualité liée aux élections législatives et municipales du 09 février 2020.
Depuis la convocation du corps électoral, on a d’abord vu et entendu la majorité des responsables politiques annoncer leur participation au scrutin. Puis certains, habituels adeptes du chantage, du double langage et de la surenchère, se sont mis ensuite à brandir la menace du boycott. D’autres ont enfin entamé une partie endiablée de tango; deux pas en avant, un pas en arrière, trois de côté; en conditionnant leur participation aux élections au retour préalable de la paix dans le NOSO ou la violation pure et simple de la loi électorale. Comment un dirigeant sérieux peut-il oser demander à l’organisme chargé de veiller à l’application de la loi de la violer sans vergogne et sans scrupule?
Répondant à une question de journalistes au cours de l’interview pleine de connivence et de complaisance qu’il a accordée à une chaîne de télévision dimanche dernier sur le nombre de procès-verbaux qui fondaient la revendication de sa « victoire » lors de la dernière élection présidentielle, Maurice KAMTO a osé déclarer toute honte bue: « c’est un faux débat ». On pensait pourtant que ce serait l’occasion ou jamais d’apporter la pièce manquante du puzzle, la preuve accablante pour mettre enfin un terme à ce feuilleton qui a tenu en haleine les Camerounais et de nombreux observateurs étrangers. Hélas, le président du MRC préfère botter en touche. L’auto-proclamé tireur de penalty s’est encore pris les pieds dans le gazon et a manqué sa cible. « Circulez, il n’y a rien à voir ».
Le vrai faux débat n’est donc plus dans la présentation des procès-verbaux, il réside dans toutes ces manœuvres orchestrées et ces arguties avancées pour justifier le boycott ou le report du scrutin du 09 février prochain. Le gouvernement a tranché: les élections auront bel et bien lieu à la date prévue, sans report ni aménagement du calendrier en violation de la loi comme l’exigent certains. Le débat est définitivement clos. Et que vive la démocratie!
Par Christophe Mien Zok