Avec rigueur et méthode, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais a décodé la « Déclaration » de M. Maurice Kamto, président du MRC, sur le COVID 19 (27 mars 2020). Le RDPC s’attendait, soit à un soutien républicain de la stratégie élaborée par M. le Président de la République sur la pandémie concernée (démarche liée à l’Union Sacrée en cas de danger national), comme cela se fait dans tous les pays du monde, soit à des propositions alternatives, originales, novatrices voire futuristes émanant du MRC. Le RDPC a exhumé de cette logorrhée MRCiste un conglomérat d’absurdités, d’apories et d’inepties totalement déconnectées de la réalité du COVID 19 (« hold up électoral », « forfaiture », « campagne présidentielle de 2018 », « récupération politique d’un drame national », « situation désastreuse dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest » etc.) assorties d’une grotesque injonction, sans fondement juridique, adressée par un citoyen sans mandat populaire à un Président démocratiquement réélu à la tête de l’Etat. Ce texte a été amplié à l’Organisation des Nations Unies (ONU), à l’Union Africaine (UA), au Parlement européen, aux USA, en France, en Grande Bretagne, au Canada, en Israël etc. Décryptage. 1Le pamphlet insipide de M. Kamto est crédité d’un titre précis : « Déclaration sur le COVID-19 ». L’on s’attendait à un programme alternatif sur la stratégie sanitaire, économique, sociale de M. Kamto articulée autour de la pandémie planétaire qui tient en haleine tous les pays. Paradoxalement, l’on découvre un sous-titre ubuesque sorti du théâtre de Vaudeville ou d’Eugène Ionesco : « M. Paul BIYA doit assumer pleinement et par lui-même la fonction présidentielle qu’il usurpe depuis le hold-up électoral d’octobre 2018, faute de quoi le peuple camerounais sera en devoir de constater sa défaillance et d’en tirer les conséquences politiques ». Conclusion partielle n°1 : la « Déclaration » de M. Kamto sur le COVID-19 qui aurait dû être une déclinaison originale de son plan de bataille contre ce mal du siècle apparaît plutôt comme une philippique contre le Président de la République dont il ne reconnait ni la légalité ni la légitimité tout en lui demandant d’assumer ses responsabilités présidentielles. Le principe aristotélicien du tiers-exclu veut que l’on ne puisse pas être A et non A, en même temps : ou bien le Président de la République est légal et légitime et il assume ses responsabilités, ou bien il ne l’est pas et il ne les assume guère, par essence. M. Kamto est donc, au plan strictement logique, hors sujet. Qu’il lise (ou relise ?) Aristote. 2« Président élu » : une absurdité. Lorsqu’on lit le paratexte de son texte, l’on découvre une savoureuse incongruité : « Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. MRC ; Cameroon Renaissance Movement. C.R.M. » et l’on a, au centre, le logo de son Parti. Aucune allusion à la République du Cameroun, à la devise de notre pays et aucune dénotation sur les armoiries de l’Etat. Conclusion partielle n°2 : le subconscient de M. Kamto le renvoie, irréfutablement, à la dure réalité qu’il n’ose affronter publiquement tout en l’admettant dans son for intérieur : il est le « président élu » non pas de la République du Cameroun, mais du MRC. Le « lapsus » inhérent à sa Déclaration sur le COVID-19 traduit le texte caché (le génotexte) de M. Kamto. Il est bel et bien le Président élu …. du MRC. Ne pouffez pas de rire ! Relisez l’entièreté de sa « Déclaration ». 3Légalité et légitimité : un débat sur le sexe des anges. M. Kamto affirme que le Chef de l’Etat, S.E. Paul BIYA, est un Président « illégal et illégitime ». C’est une injure au peuple camerounais (qu’il caresse pourtant dans le sens du poil : pragmatisme politique oblige) et qui, n’en déplaise au Président élu du MRC, a choisi, au suffrage universel direct, le Président Paul BIYA, à l’issue de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, avec une majorité confortable. Qui mieux est, le Conseil constitutionnel a proclamé solennellement les résultats du scrutin du 7 octobre 2018 après une analyse contradictoire et publique, de toutes les pièces matérielles et un libre débat impliquant tous les protagonistes (y compris M. Kamto). Conclusion partielle n°3 : les allégations de M. Kamto relèvent de la fantasmagorie. A moins qu’il ne s’approprie cette assertion de Jean-Jacques Rousseau : « le monde des chimères est le plus digne d’être habité » (mais, cette affirmation relève de la prose poétique et donc de l’imaginaire et non de la politique qui procède de la gestion de la cité (« polis ») et non point des chimères d’une imagination vagabonde. 4« Le Cameroun est-il gouverné » ? Oui. Et de fort belle manière. « Le Cameroun est-il gouverné ? », s’interroge M. Kamto. Raisonnons par l’absurde. Si le pays n’était pas gouverné comme le soutient M. Kamto, le Cameroun serait un pandémonium, une sorte d’abbaye de Thélèmes où la devise serait non pas « Paix, Travail, Patrie » mais, « fay ce que vouldras » (fais ce que tu voudras » (prosaïquement, cela s’appelle la Cour du Roi Pétaud). Or, la République du Cameroun marche et avance (aux plans diplomatique, politique, sécuritaire, administratif, économique, social et culturel) ; les Camerounais pratiquent le « vivre ensemble » (toutes les ethnies, aires linguistiques, confessions, strates socio-professionnelles et générationnelles etc. coexistent harmonieusement) ; les Institutions de la République (pouvoirs exécutif, législatif, et judiciaire) fonctionnent efficacement. Conclusion partielle n°4 : le Président Paul BIYA n’est pas un autocrate ou un potentat qui se complait dans la gesticulation oratoire et ostentatoire. Il ne parle pas à tort et à travers en concentrant, tel le Roi Ubu, tous les attributs du pouvoir. Il est adepte de la division du travail. Il sait décider, orienter, impulser, conduire, mais, aussi, déléguer (quand il le faut). C’est cela le management moderne et efficient des organisations. Convoquons Voltaire dans sa célèbre sentence à propos de l’Univers : « je ne puis imaginer que cette horloge existe et qu’il n’y ait point d’horloger ». L’horloger du Cameroun, c’est le Président Paul BIYA. Ceux qui ne veulent pas l’admettre sont libres de vivre dans la caverne des ténèbres et des fantasmes dont parlait Platon (le mythe de la caverne). 5Quid du COVID-19 au Cameroun ? Dès la survenue de l’épidémie mondiale qui se transforma, peu après, en pandémie, le Président Paul BIYA s’exprima par tweet et donna les orientations stratégiques au peuple camerounais qui l’a élu. M. Kamto feint d’ignorer que nous ne sommes plus à l’ère de la pierre taillée, de la galaxie Gutenberg ou même de la « télévisiocratie » (la suprématie de la télévision qui date des années 60. Repère : débat télévisé Nixon – Kennedy à l’occasion de l’élection présidentielle de 1960). Nous avons même franchi le seuil de l’ère technétronique dont parlait le politologue américain Zbigniew Brzezinski (né le 28 mars 1928 et décédé le 26 mai 2017). Nous sommes à l’ère de la civilisation cybernétique. Aujourd’hui, grâce aux progrès exponentiels de la technologie informatique, point n’est plus besoin, pour communiquer, d’un geste (ère de la pierre taillée. Communication kinésique), d’un idéogramme ou d’un pictogramme (communication iconique), d’un son émis par les cordes vocales (communication vocale), d’un texte écrit ou imprimé (communication graphique), d’un canal radiophonique ou télévisuel (communication audio-visuelle de masse). Les T.I.C. mettent à notre disposition une « arme miraculeuse » (Aimé Césaire) : le tweet, le email, le SMS etc. Et le Chef de l’Etat se sert avec virtuosité de ces moyens modernes de communication. Conclusion partielle n°5 : le Président Paul BIYA utilise à bon escient les T.I.C. : Peut-on lui reprocher d’être un Président moderne ? Honni soit qui mal y pense ! Il n’est ni « silencieux », ni « absent », ni « méprisant », ni « distant » ni dénué d’empathie vis-à-vis du peuple. Il est avec le peuple et avec tous les segments sociaux (militaires, gendarmes, policiers, personnel médical et para-médical, enseignants, moto-taximen, éleveurs, pêcheurs, cultivateurs, etc.). 6Quelles sont les orientations données par le Président Paul BIYA sur le COVID-19 ? Le Président de la République a donné des instructions précises à M. le Premier Ministre, Chef du gouvernement, pour une gestion rationnelle, méticuleuse et efficace de cette pandémie. Le Premier Ministre a, immédiatement, réuni de hauts responsables de la République, à l’effet d’élaborer une riposte appropriée pour juguler cette hydre qui engendre, au plan planétaire, un choc sanitaire, économique et social d’une redoutable férocité. M. le Premier Ministre, Chef du Gouvernement a rendu publiques, à plusieurs reprises, les articulations de cette stratégie. Le Ministre de la Santé publique et le Ministre de la Communication ont explicité la réponse camerounaise au COVID-19. Chaque ministre, dans son domaine de compétence, applique les orientations présidentielles relayées par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. La bataille se poursuit sur toute l’étendue du territoire, au vu et au su de tous. Grâce à ce plan de bataille initié par le Chef de l’Etat, toutes les Camerounaises et tous les Camerounais savent ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. Conclusion partielle n°6 : le Président Paul BIYA a pris le taureau par les cornes. Seuls ceux qui sont frappés de myopie voire de cécité nient cette évidence. Il n’est pire sourd que celui qui refuse d’entendre ! 7Le peuple sait qui il veut, ce qu’il fait et où il va. Dans une démocratie avancée, comme celle que nous avons au Cameroun, seul le peuple souverain décide. Mais, il délègue parfois (en tant que de besoin) ses pouvoirs à des représentants démocratiquement élus, lors des diverses consultations populaires. Nul ne peut, sans être dûment mandaté par le peuple souverain, s’auto-proclamer héraut de ce peuple et proférer des menaces ou des diktats à l’endroit du Chef de l’Etat (réélu démocratiquement) et du peuple libre, souverain, et maitre de son destin, à partir du bureau de l’un des 316 Partis politiques camerounais légalisés. Seules les urnes confèrent ce droit imprescriptible et inaliénable. Le Cameroun n’est pas une République bananière ou, encore moins, une grotte troglodytique. C’est une République moderne dirigée par un Président moderne avec des méthodes modernes. Conclusion partielle n°7 : le peuple camerounais est mûr, lucide et constant. Il a élu S.E. Paul BIYA à la charge suprême de l’Etat. Il n’écoutera pas celui qu’il n’a pas porté au sommet de l’Etat. 8Où est le programme alternatif de M. Kamto sur le COVID-19 ? Le peuple camerounais a pris connaissance, avec satisfaction et soulagement, du plan d’action décidé par le Chef de l’Etat sur le COVID-19. Il l’applique avec ardeur et ferveur. Il n’a pas encore un seul iota pertinent et original sur le plan alternatif de M. Kamto. Or, l’Union sacrée exige qu’en période de péril national, continental ou planétaire, tous les Partis politiques soutiennent l’action des chefs des exécutifs des divers Etats. (Telle est la position du RDPC, au Cameroun, ainsi que l’a recommandé le Secrétaire Général du Comité central du RDPC, M. Jean Nkuété, à tous les militants du RDPC, sympathisants, amis et citoyens). Le chef d’un Parti politique de l’opposition peut aussi, s’il en a convenance, proposer des variantes constructives et novatrices dont la Nation entière tire profit. Au lieu de ce soutien républicain (que l’on voit sous d’autres cieux) ou d’un programme alternatif, M. Kamto nous sert un disque usé et pestilentiel fait de dénigrement gratuit, de quolibets nauséabonds, de billevesées abjectes et de burlesques appels à l’insurrection. M. Kamto, le peuple n’achètera jamais votre logorrhée faisandée ni vos injonctions farcesques. Il attend des propositions concrètes, réalistes, réalisables et bénéfiques à l’ensemble de la République. Lisez (ou relisez ?) Albert Camus : « Il y a la peste, il faut la soigner, ah ! si tout était aussi clair ». Le président Paul BIYA soigne « la peste ». Tel Ulysse, il navigue, avec dextérité, entre Charybde et Skylla. Et vous, M. Kamto, que faitesvous ? Je crains que, comme dans le théâtre de Samuel Beckett, on attende éternellement « Godot ». Conclusion partielle n°8 : la politique est un marché (marketing politique). L’homme politique vend une idée, un programme, une stratégie, une vision ; l’électeur (le consommateur politique) l’achète ou non. Au Cameroun, le peuple a acheté le programme politique de M. Paul BIYA. Il s’en tient à cette option qui correspond à ses aspirations fondamentales et légitimes. 9Conclusion générale : ce qu’il fallait démontrer (CQFD) M. Maurice Kamto « en appelle au Gouvernement, en particulier au Ministre de la Santé Publique pour qu’il engage (avec nous) une vaste campagne … ». Je rappelle au « Président élu » … du MRC que le gouvernement nommé par le Chef de l’Etat, S.E. Paul BIYA, sur proposition du Premier Ministre, Chef du Gouvernement (Chief Dr Joseph Dion Ngute) n’est pas le gouvernement de l’auteur de la « Déclaration » sus-visée, pour la bonne raison que pour former un gouvernement, il convient, au préalable (la Loi Fondamentale l’exige) d’être élu par le peuple au suffrage universel direct. M. Kamto ne peut donc donner aucune directive au peuple camerounais ni à un membre du gouvernement (il fut l’un des ministres délégués du Président BIYA. Il n’a jamais, à notre connaissance, obéi à un « oukaze » du chef d’un Parti de l’opposition). Son stratagème insurrectionnel est voué à l’échec. C’est un coup d’épée dans l’eau. Dans la cosmogonie négro-africaine, cela s’appelle « la danse ou le zézaiement de la libellule » : gesticulation inopérante et impact zéro. Ce qu’il fallait démontrer.
* Membre du Bure au Politique, Secrétaire à la Communication du Comité Central du RDPC.