La crise sanitaire mondiale du corona virus, avec sa comptabilité macabre quotidienne (plus de 32 000 morts, 668000 cas d’infections diagnostiqués dans 183 pays), est devenu « ce mal qui répand la terreur » et que personne, ni aucun pays et encore moins une institution de recherche, ne semble freiner sa mortelle furie.
La pandémie du corona virus est venue rappeler à nos consciences les habitudes négatives que nous avons accumulées et qui demeurent, au fil du temps, une part fâcheuse de nous-même. Face à la menace qui est qui n’épargne aucun pays et aucun continent, les explications, les mises en garde et les précautions du gouvernement qui ne sont pas de simples mises en scène, devraient faire comprendre à nos compatriotes l’engagement et la détermination des pouvoirs publics à combattre ce fléau avec humanisme et compétence. Il s’agit avant tout mettre à l’abri des citoyens, protéger des vies humaines, et préserver les acquis socio-économique dans un contexte de crises multiples.
La mobilisation générale de tout l’arsenal institutionnel de l’Etat, la vigilance permanente du Chef de l’Etat et les textes réglementaires mis en œuvre par le gouvernement n’ont pour unique formalité que la préservation de la vie des citoyens face à une bourrasque mondiale, violente, soudaine et qui n’épargne aucun pays et aucun individu.
Face à cette menace, chaque pays, chaque gouvernement trouve des réponses adaptées à son contexte socioéconomique et culturel et en fonction de ses moyens et de son environnement. Certains choisissent des voies extrêmes, la contrainte et la coercition, d’autres appliquent des stratégies adaptées au milieu et à la géographie (confinement, contingentement, états d’urgence, stratégie de guerre), d’autres encore, comme le Cameroun, appliquent des méthodes qui vont de la pédagogie citoyenne à la prise de conscience générale, avec pour souci majeur d’adapter les moyens humains, financiers et matériels disponibles à la gravité d’une situation soudaine et imprévue.
La violence de la menace du covid-19, ne doit permettre aucune improvisation, aucune prise de décision hasardeuse et hâtive, mais même dans l’urgence, une maîtrise d’un processus et des prescriptions adoptées par le gouvernement. Il faut canaliser les peurs, encadrer la panique suscitée et entretenue par les réseaux sociaux et les hommes de mauvaise foi.
La fermeté adoptée par les pouvoirs publics pour l’application effective des mesures et prescriptions se comprennent devant l’insouciance et la permanente défiance de certains de nos compatriotes devant les lois et les institutions. L’irresponsabilité et l’incivisme de certains qui pensent braver l’Etat, font obligation aux pouvoirs publics de muscler les mesures de restriction et de contrôle des prescriptions face au danger qui n’est ni politique, ni ethnique encore moins régional.
Dans un pays confronté à de multiples défis, des propositions des plus farfelues sont entendues : confinement, état d’urgence, couvre-feu, etc., sans en mesurer les conséquences socioéconomiques et l’impact sur le vécu quotidien des populations. Les partisans du confinement (réclusion absolue, sociabilité interrompue, productivité et échanges aux arrêts), veulent davantage fragiliser les fondements d’une économie à la recherche de sa consolidation que de trouver un moyen efficace de lutter contre le corona virus. Ceux qui pensent au couvre-feu ou à l’état d’urgence ressemblent plus à de jeteurs de sorts qu’aux patriotes qui œuvrent pour prévenir une pandémie dévastatrice, qui frappe indistinctement, sans considération de hiérarchie sociale (Ministres, Directeurs Généraux, médecins, militaires, chrétiens, musulmans ou animistes). Le corona virus n’a pas non plus de préférence politique (militant ou non du RDPC, opposant ou activiste politique). Ici, l’inégalité culturelle de la société ne se traduit pas par l’inégalité devant la mort.
Cet ennemi invisible contraint et oblige tout le monde à l’auto-flagellation. A la violence symbolique qui martyrise les corps et supprime les vies, il y a la paralysie et la destruction de l’économie en passant par la désocialisation de l’humain.
Il y a donc un juste équilibre que le gouvernement s’évertue à trouver : intégrer à la fois les exigences de santé publique aux impératifs de développement et au maintien des objectifs de croissance et de l’emploi.
Les actions multiformes menées jusqu’ici visent avant tout le bien-être des populations et la préservation des vies des citoyens, en plus de maintenir le pays dans un fonctionnement normal de son économie et de ses outils de production. La poursuite des investissements dans les secteurs stratégiques, l’achèvement des grands projets structurants sont tout autant des grandes priorités qui ne sauraient souffrir des dommages de cette terreur planétaire, au risque de compromettre et d’hypothéquer l’avenir.
par Benjamin Lipawing