Le soleil s’est levé ce matin, ainsi que les populations qui ont vaqué librement à leurs occupations.
Finalement c’est un fiasco total à l’Est. Les 33 unités administra- tives que compte cette partie intégrante du territoire natio- nal n’ont pas suivi le mot d’ordre de marche contre les institutions de la République. Seule une pluie qui est tombée au petit matin, a ralenti les ac- tivités qui ont aussitôt repris dès 8h avec les premiers rayons de soleil. « Nous avons déjà compris les intentions de ces incapables, qui sont prêts à tout. Origi- naire de la région de l’Ouest et installé ici depuis les années 71, je crois que notre pays n’a pas besoin de ça. Seules les urnes don- nent la légitimité. Pas la rue ». Cette atti- tude de Nguensop Emmanuel, commerçant à Bertoua indiqué à suf- fire l’état d’esprit des populations de l’Est. Alimatou Yaya, originaire de Marouane confie : « Nous on ne veut pas le désordre au Cameroun. On n’a pas en- core fini avec Bolo Haram, les troubles au NOSO. Ici à l’Est, malgré le calme appa- rent avec les réfugiés et tout ce que cela com- porte, envoyer les gens dans la rue est totalement fou pour des gens qui aspirent à diriger ce pays ». Quant à lui, Nicolas Abade soutient : « La grève n’a jamais construit une nation. N’être pas d’accord pour une situation ne nous autorise pas au nom de l’insurrection à défier l’Etat et les dignes responsables investis du pouvoir du peuple. Je crois que l’agenda voilé de cette dé- marche antirépublicaine ne pouvait recevoir qu’un raté ». Tidike Janvier de l’Undp rencontré dans les artères de la ville laisse entendre : « C’est une grosse décep- tion pour un responsable de parti politique de laisser sombrer son pays qu’il prétend vou- loir diriger aller dans la rue. Cela indique clairement son incapacité à gérer. Nous au- tres avons sensibilisé nos militants à ne pas suivre ces inepties. La démocratie se construit, et ce n’est pas dans la rue. Pour l’instant, nous avons un chef de l’État qui a été régulièrement été élu par le peuple ». A l’observation, les commerces ont ouvert en toute confiance. La circula- tion fluide n’a été interrompu en aucun moment, en dehors des tra- vaux de voirie qui entraînent quelques bouchons. Dans les services publics, les usagers ont continué de bénéficier des attentions quotidiennes. Aucune interpellation des populations, ni alerte ou de mouvement de foule. La forte présence des forces de sécurité et de maintien de l’ordre veillant au grain. De source sécuritaire, la même accalmie s’est observée dans tous les quatre départements. Les autorités administratives locales ayant chacune pris des mesures idoines pour faire face à la menace de trouble à l’ordre public. Tous les réseaux d’informa- tion ont été activés. Ici, l’information qui est d’actualité c’est la rentrée scolaire prochaine. Les parents pour bon nombre sont en- core en attente des salaires, d’autres sont aux abois, ne sachant par quel bout s’y prendre
Martin crépin Tsana Mekok