Depuis son avènement à la magistrature suprême le 06 Novembre 1982, le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Paul BIYA, a fait de la promotion et de la valorisation de la femme camerounaise l’une de ses grandes priorités.
Dans le discours inaugural de son nouveau septennat, baptisé le Septennat des Grandes Opportunités, le 06 Novembre 2018, à la tribune de l’Assemblée Nationale, il s’est, une fois de plus, engagé à consacrer sans relâche tous ses efforts « à promouvoir le rôle des femmes dans la société » concrétisant ainsi les promesses contenues dans sa profession de foi de candidat. En effet, sollicitant les suffrages des électrices et des électeurs, sur la base des dix principaux engagements pris, il avait alors déclaré : « nous devons accorder aux femmes et aux jeunes une juste place dans la société, non seulement au regard de leur poids démographique mais aussi, en considération de l’énergie dont ils sont porteurs ». Dans cette perspective, il apparait crucial de relever, pour s’en approprier, les axes et les pistes d’actions prioritaires de la « Politique Femme » du Président de la République qui s’articulent ainsi qu’il suit :
accélérer le processus d’institutionnalisation de la parité hommes-femmes ;
renforcer la prise en compte des besoins des femmes dans les politiques publiques ;
améliorer le niveau de participation des femmes dans la vie politique, économique, sociale et culturelle ;
renforcer davantage l’égalité des chances entre tous, sans discrimination fondée sur le sexe, la religion, la langue ou l’ethnie.
Le contexte actuel, dominé par l’attente légitime des populations camerounaises de vivre le franchissement d’un cap décisif, celui de l’achèvement de la mise en place des nouvelles institutions prévues par la Loi de 1996, interpelle par conséquent la femme camerounaise, au plus haut point. En effet le Président Paul BIYA s’engage à traduire dans les faits ses promesses de campagne et les femmes peuvent, à juste titre, se féliciter d’être devenues progressivement et sûrement des actrices représentatives dans les institutions politiques du pays : l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Conseil Constitutionnel, le Commandement et le Gouvernement etc. Il ne leur reste donc plus qu’à se mobiliser pour marquer de leur dynamique proprement féminine, la participation au scrutin régional du 09 Décembre 2020, afin d’investir massivement les Conseils Régionaux à venir.
A cet effet, les dispositions du Code Electoral (titre IX, Ch. I article 246) stipulent clairement que le Conseil Régional doit refléter non seulement les différentes composantes sociologiques de la Région, mais aussi le genre.
Toutefois l’on peut s’inquiéter de la réalité de l’arithmétique politique féminine dont les statiques jusqu’ici demeurent relativement faibles :
26 femmes sur 100 Sénateurs ;
56 femmes sur 180 Députés ;
27 femmes sur 360 Maires ;
02 femmes Recteurs des universités publiques
11 femmes sur 60 membres du Gouvernement ;
Quelques femmes Sous-préfets et Préfets ;
Aucune femme gouverneur de Région.
Il convient par conséquent de considérer que si l’on peut se réjouir de quelques avancées significatives dans la représentation politique des femmes, il reste néanmoins beaucoup à faire pour atteindre le cap de la démocratie paritaire ainsi que les axes prioritaires prescrits par le Président de la République. Il s’impose donc, à l’observation, que les trajectoires stratégiques des femmes vers une participation politique exemplaire demeurent longues et parfois semées d’embûches, au regard du « logo-phallocentrisme » propre à l’idéologie patriarcale. Mais avec l’initiative 50/50 d’ONU Femmes et avec le soutien des Pouvoirs Publics, les femmes doivent mobiliser leur savoir, leur savoir-faire et leur savoir être, pour occuper la place qu’elles méritent au sein des instances décisionnelles de notre cher et beau pays. C’est le lieu d’affirmer sans ambages que le Scrutin Régional du 06 Décembre 2020 constitue une « Opportunité » majeure pour les femmes, dans le cadre du nouveau Septennat des Grandes Opportunités en cours. La convocation du collège électoral par le Président de la République marque, en effet, un tournant décisif dans l’élection des Conseillers Régionaux : organe capital dans la consolidation de la politique de décentralisation engagée avec méthode, sagesse et pondération par la Très Haute Hiérarchie. Rappelons que la Région, en tant que collectivité territoriale décentralisée est prévue et encadrée par la constitution du 18 Janvier 1996 et par la Loi du 24 Décembre 2019 portant Code Général des Collectivités Territoriales Décentralisées. De ce point de vue, son impact est essentiel et déterminant pour une meilleure articulation des politiques publiques d’aménagement du territoire, de développement au niveau local et donc d’amélioration des conditions de vie des populations : priorité des priorités du Septennat des Grandes Opportunités.
En définitive et fort de ce qui précède les femmes camerounaises doivent fourbir leurs armes pour investir les conseils régionaux qui verront bientôt le jour et les innerver de leurs expertises et de leurs compétences. Comme l’a si bien affirmé le Chef de l’Etat, lors de son discours à la Nation, le 31 Décembre 2019 : « après le 06 Décembre 2020, c’est un Cameroun nouveau, un Cameroun adapté au temps présent, un Cameroun qui regarde vers l’avenir qui verra le jour ».
Les « entrepreneurs politiques » et les représentants du commandement traditionnel devront donc œuvrer de concert (hommes, femmes et jeunes), pour une synergie d’action au service de la Région et donc de la Nation, en vue de l’assomption effective de la politique de décentralisation tant souhaitée par le peuple camerounais souverain dans son ensemble.
*Membre de la Cellule des Communicantes et Communicants du Lion
Par Professeur Marcelline Nnomo Zanga*