Recalé lors des dernières opérations de sélection des candidats du Rdpc pour les élections régionales du 6 décembre prochain dans le département de la Sanaga Maritime, l’homme d’affaires brandit la menace de sa démission.
Du chantage en bonne et due forme. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier les injonctions à peine voilées, données à la direction du Rdpc, par Alphonse Joseph Bibehe, au cours d’une conférence de presse tenue le mardi 6 octobre 2020 à Yaoundé « Vous voudrez bien me permettre de vous faire part de mon intention de me mettre en retrait des activités du Parti dans son organisation actuelle », lance le candidat recalé de la Sanaga Maritime. Et de poursuivre : « Pour la première fois depuis mon adhésion au Rdpc, j’ai voulu apporter ma part d’expertise… ». De quelle expertise politique, puisque nous sommes bien en politique, de quelle expérience parle un militant qui n’a jamais dirigé le plus petit organe de base qu’est la cellule ? Il revendique un militantisme qui daterait de… 30 ans. Mais où était donc sieur Bibehe en 1992, au lendemain de la sulfureuse bataille pour les législatives dans ce département ? Où se cachait-il lorsque des baroudeurs et autres bêtes politiques de l’acabit de Louis Yinda, Géneviève Tjouès, Thomas Melone, René Mbayen et les regrettés Joseph Mboui et Emmanuel Minoué, pour ne citer que ceux-là, mouillaient le maillot pour redorer le blason du Rdpc, seul contre toute l’opposition ? Dans sa logorrhée, le candidat malheureux « prend acte de cette décision du Secrétaire général du Comité central qui de facto [le] prive durablement de l’exercice de [ses] droits civiques ». Comme si une demande équivalait à accord, à une acceptation. Qui mieux qu’un membre du Comité central, fut-il suppléant, pour comprendre les directives du Parti ? Ou pour comprendre que lorsque vous émettez une demande, la réponse peut tout aussi bien être un OUI ou un NON, sans autre forme de procès ? Sauf que pour le cas d’espèce, les justificatifs sont bel et bien donnés et les règles édictées à l’avance, puisque contenues dans la Circulaire du Président national. Des règles auxquelles les candidats se sont du reste engagés à se plier. Et c’est d’ailleurs sans nul doute le cas des 46 autres candidats recalés avec Alphonse Joseph Bibehe. Puisque, faut-il le rappeler, dans la Sanaga Maritime où il n’y a que 15 sièges à pourvoir, le parti a enregistré 65 candidatures et a donc eu à refuser l’investir à 47 militants. Tout comme dans le Wouri, sur les 182 demandes, seuls 30 militants se sont vus accorder l’investiture du Parti. Et pourtant, personne n’a regimbé. Les saintes écritures n’enseignent-elles pas « qu’il y aura beaucoup d’appelés, peu d’élus » ? Que fait d’ailleurs sieur Bibehe de la déclaration sur l’honneur versée à son dossier, dans laquelle il « s’engage à respecter la décision du Parti à l’issue des opérations d’investiture » ? En définitive, en poussant l’effronterie et dans la parfaite posture du maître chanteur, doublée du donneur d’ordre, sieur Bibehe conditionne son retour au sein du Rdpc et sa participation active aux activités du Parti. Il exige : « au cas où des transformations culturelles, structurelles et profondes interviendraient dans l’optique d’une profonde restructuration de notre logiciel politique ». Quelle outrecuidance ! En tout état de cause, le Rdpc reste concentré sur ses objectifs qui sont ceux de l’occupation rationnelle du terrain, qui passe par l’abnégation et le sens du partage. Des orientations qui interdisent le cumul des postes pour une même personne, au sein de la même famille ou ethnie.
Serge Williams FOTSO