L’implication des populations dans la gestion de leurs propres affaires, le développement local et la mise en place du statut spécial dans les régions du Nord- ouest et du sud-ouest, sont entre autres opportunités du rendez-vous électoral du 6 décembre prochain.
Le président de la République, Paul Biya, a signé, le 7 septembre 2020, un décret convoquant les collèges électoraux pour l’élection des conseillers régionaux à la date du 6 décembre 2020. C’est la première fois que ce scrutin se tiendra au Cameroun. Les conseils régionaux constituent la dernière étape dans la mise en œuvre des institutions prévues par la constitution, dans l’optique d’accélérer la décentralisation. L’acte pris par le chef de l’État marque sa ferme volonté de renforcer le processus de décentralisation, en faisant participer davantage les citoyens à la gestion des affaires publiques. Selon les termes de la constitution, les conseils régionaux et les communes sont les deux catégories de collectivités territoriales décentralisées que compte le Cameroun. On comprend donc toute l’importance que revêt le scrutin annoncé après la tenue des élections municipales au mois de février 2020. Ce scrutin intervient également après la promulgation de la loi sur le code général des collectivités territoriales décentralisées, qui prévoit un statut spécial pour les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. L’accélération de la décentralisation fait en effet partie des recommandations du Grand dialogue national tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019 à l’initiative du chef de l’État, en vue de trouver des solutions à la crise dans les régions du Nordouest et du Sud-ouest. Il convient de relever que chacune des dix régions du Cameroun compte 90 conseillers, dont 70 représentants de département et 20 représentants du commandement traditionnel. La répartition par département de ces catégories de conseillers régionaux a été fixée récemment par décret présidentiel. Au plan général, l’élection des conseillers régionaux est l’aboutissement d’un cycle électoral commencé le 25 mars 2018 avec l’élection des sénateurs, ensuite l’élection présidentielle, le 7 octobre 2018, enfin le double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020. La fin de ce long cycle électoral devrait permettre au chef de l’État, de se consacrer totalement à la mise en œuvre du programme des « Grandes Opportunités » pour lequel il a obtenu le plébiscite du peuple camerounais libre et souverain en 2018.
Phillipe GANFEH