En dépit des impondérables économiques, le ministère de l’Habitat et du développement urbain et ses partenaires mettent tout en œuvre pour que les camerounais puissent se loger décemment et à moindre coût.
Selon une récente étude de l’Institut national de la statistique (Ins), le déficit en logements sociaux s’élève à ce jour à 1 743 428 logements, dont 354 086 sont dus à la demande potentielle, et 1 389 342 sont causés par un déficit. Une situation, qui au fond est la résultante d’une forte poussée démographique, du phénomène de l’exode rural, ainsi que la manifestation des effets pervers de la crise économique du milieu des années 80. Pour remédier progressivement à la situation actuelle, le gouvernement, sous la très haute impulsion du président de la République, s’est doté d’un cadre juridique et institutionnel approprié en constante amélioration. Sur le plan juridique, et de manière non exhaustive, on peut citer six lois avec des décrets d’application respectifs, portant respectivement sur la promotion immobilière, la profession d’agent immobilier, l’urbanisme, la location-accession, la vente d’immeubles à construire, et la copropriété. Sur le plan opérationnel, on peut citer, le programme gouvernemental de construction de 10 000 logements sociaux, initié en décembre 2009, par le chef de l’État. Ce programme tarde encore à atteindre ses objectifs, malgré la forte subvention de l’État. État des lieux Le programme de construction de 10 000 logements a plusieurs composantes. La construction de 1675 logements sociaux à Yaoundé et à Douala. La construction de 1520 logements dans 06 villes du Cameroun, par le biais de la coopération chinoise. La construction de 800 logements dans le cadre du plan d’urgence triennal (Planut), décidée en 2015 par le Président de la République, à Bafoussam, Bamenda et Buéa. La construction de 640 logements par la firme Coffor Cemac Sa, sous le financement initial d’un pool bancaire. La réalisation de 10.000 logements sociaux, dont une phase pilote de 1000 logements avec l’implémentation d’une usine de préfabrication par la firme Pizzarotti. À ce jour, le nombre de logements construit pour ce qui est de la tranche de 1675 logements sociaux est de 120 logements à Yaoundé et 340 à Douala. Le programme chinois est quant à lui exécuté à 100%. Les 1520 logements sont disponibles à raison de 660 logements à Yaoundé, 660 à Douala, 50 à Sangmélima, 50 à Bamenda, 50 à Limbé, 50 à Bafoussam. Les 800 logements du Planut démarré en 2016, sont achevés à 75%. En effet, la production de logement est achevée en raison de 100 logements à Bertoua, 100 à Ebolowa, 100 à Bafoussam, 100 à Ngaoundéré, 100 à Garoua, 100 à Maroua. Perspectives Pour augmenter l’offre en logements décents et en parcelles constructibles pour le plus grand nombre, notamment les couches les plus défavorisées, le gouvernement a mis en place une nouvelle politique nationale. Il sera spécifiquement question, de mettre en œuvre des programmes de construction de logements de standings, en corrélation avec un programme de restructuration/rénovation des bidonvilles. De mettre en place les mécanismes et instruments de financements adéquats, de poursuivre le programme de construction des citées municipales, de diversifier les types de produits sociaux en fonction des types d’occupation, de créer un Conseil national de l’habitat, de poursuivre la constitution, la sécurisation et l’aménagement des réserves foncières, et la simplification des procédures d’acquisition et d’immatriculation des terrains, entre autres.
Phillipe GANFEH