Créée la semaine dernière, la nouvelle entité devrait permettre le décollage d’une véritable industrie minière au Cameroun, tout en garantissant la transparence dans ce secteur.
Depuis le 14 décembre 2020, le Cameroun dispose d’une Société nationale des mines (Sonamine). Au regard du rôle stratégique que les pouvoirs publics entendent lui donner, force est de constater que la nouvelle société sera au secteur minier, ce que la Société nationale des hydrocarbures (Snh) est au secteur pétrolier : la structure centrale à qui incombe l’impulsion, le développement et la promotion de l’industrie minière au Cameroun.
A ce titre, l’entrée en scène de la Sonamine charrie de nombreux espoirs au sein de la population. Elle marque avant tout, le démarrage officiel de l’exploitation minière intensive et industrielle au Cameroun. Il revient en effet à la Sonamine de réaliser toutes les études d’inventaire, d’exploration et d’exploitation des substances minérales en dehors du pétrole et du gaz, indispensables et préalables au lancement d’une véritable industrie minière au Cameroun. Toutes choses qui permettraient au pays de connaitre son potentiel minier réel, d’envisager ainsi des politiques pertinentes dans le secteur et d’accélérer son processus d’industrialisation en activant cet autre levier qu’est la mine.
C’est à juste titre que l’on est fondé de penser que ses activités seront génératrices de nombreux emplois décents et d’importants revenus, tant pour les riverains des zones minières que pour le trésor public. Car en plus des études susmentionnées, la Sonamine s’occupera de l’exploration et de l’exploitation minière proprement-dite pour le compte de l’Etat, qui devient ainsi un acteur à part entière de cette activité. Elle sera le principal acteur institutionnel d’ailleurs, puisque la Sonamine aura l’exclusivité de l’achat et de la commercialisation de l’or de du diamant au Cameroun. Elle est appelée à se substituer à court terme au Cadre d’appui et de promotion de l’artisanat minier (Capam), dont le rôle se limitait essentiellement à l’accompagnement de petits exploitants d’or et des carrières. Ce qui lui permettait de rétrocéder seulement quelques centaines de kilogrammes d’or par an au trésor public.
La Sonamine facilitera donc la transparence exigée par les partenaires au développement dans les industries extractives et devrait garantir une meilleure traçabilité des ressources minières nationales, s’agissant notamment de l’or et du diamant. Ce qui non seulement est source de gains pour l’économie nationale, mais aussi une garantie de sécurité : la prolifération des exploitants informels rend difficile tout contrôle des flux, avec le risque que l’activité minière soit, comme on l’a observé dans de nombreux pays africains, le refuge de tout type de contrebandiers, et devienne source d’instabilité sociopolitique. Le Cameroun qui est l’objet de nombreuses convoitises sur le plan géopolitique, a tout intérêt à éviter que les richesses de son sous-sol deviennent une source de financent de sa destruction.
Longin cyrille Avomo