En campagne électorale au chef-lieu du département du Nyong et Kelle, Grégoire Owona et sa délégation ont fait connaître aux élus locaux du Pcrn, ce que le Rdpc ferait si sa liste obtenait leurs suffrages. Le message semble être passé.
Le Pcrn est visiblement tombé sous le charme du Rdpc dans le Nyong et Kelle. C’est l’observation que l’on pourrait faire, au terme du processus électoral en vue de la désignation des conseillers régionaux au Cameroun. Au regard des nouvelles assez rassurantes qui viennent du terrain et alors que personne ne vendait chère sa peau, Rdpc aurait réussi à convaincre les conseillers de l’opposition dans ce département.
Rien de surprenant à cela, compte tenu de la qualité de la campagne électorale menée sur le terrain au cours des deux dernières semaines. Les candidats et les responsables locaux du parti ont même bénéficié d’un appui substantiel de la hiérarchie qui, le 3 décembre dernier, a dépêché à leurs côtés, une délégation de la Commission nationale de supervision de la campagne (Cnsc), conduite par Grégoire Owona, Secrétaire général adjoint du Comité central et vice-président de cette instance. Elle comprenait, entre autres membres, Christophe Mien Zok, membre titulaire du Comité central et directeur des organes de presse, de l’information et de la propagande (Dopip), Thomas Fozein et le Pr Paul Elvic Batchom.
Pendant son séjour à Eseka, la délégation de la Cnsc a d’abord donné aux équipes de campagne les éléments de langage leur permettant non seulement de s’assurer de la fidélité du vote des 118 conseils municipaux issus de leurs rangs, mais aussi de prêcher la bonne nouvelle en face. L’objectif étant conquérir une bonne partie des élus du Pcrn qui disposait déjà de la majorité dans la plupart des conseils municipaux, avec un total de 124 élus.
Grégoire Owona et son équipe auxquels se sont joint Luc René Bell, le president de la commission départementale de campagne du Rdpc pour le Nyong et Kelle, le présent de la commission communale de campagne d’Eseka et leurs collaborateurs, ont par la suite rencontré le conseil municipal à l’hôtel de ville de céans. A l’accueil, l’exécutif municipal Pcrn est au grand complet, alors que les autres conseillers municipaux attendent en salle. Très vite, Sylvain Moise Tjock, le maire, introduit la séance, que ses collaborateurs décident d’ailleurs de retransmettre en direct sur les réseaux sociaux, « pour qu’il n’y ait aucune interprétation malveillante », souffle son chargé de communication. Pour le maire, il s’agit ni plus ni moins qu’une rencontre républicaine. A la demande du Rdpc, il n’a pas hésité à réunir son conseil municipal, pour écouter ce que l’adversaire avait à dire, conscient qu’« on est en période de campagne électorale et que le vote est libre et secret».
Le Rdpc saisit la perche qui lui est ainsi tendue pour dérouler son propos. Grégoire Owona vante les atouts des candidats du Rdpc. Thomas Fozein présente les enjeux de la décentralisation et de la mise en place des régions, tant pour le Nyong et Kelle que pour le reste du pays. Christophe Mien Zok quant à lui fait connaitre le programme que le Rdpc entend mettre en œuvre, en parfaite cohérence avec les enjeux précédemment énumérés, si les conseillers municipaux du Pcrn joignaient leurs voix à celles des autres pour faire triompher les listes du Rdpc. Puis, c’est l’échange libre. Moise Ngue Nkoum, le 1er adjoint au maire et responsable de l’antenne communale du Pcrn et d’autres élus s’inquiètent de la détermination du Rdpc à vouloir « tout prendre ». Mais sur le fond, personne ne trouve à redire sur la proposition du Rdpc. Nombreux sont ceux qui, trouvant le Rdpc « gourmand », voir « vorace », lui promettent une déculottée semblable à celle de février 2020. A la fin de cet échange franc, courtois et convivial, Grégoire Owona remercie ses hôtes pour leur hospitalité et leur suggère de réfléchir à ce qui leur a été présenté. Ses paroles ne sont certainement pas tombées dans les oreilles de sourds.
Longin cyril AVOMO