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25 ans de l’Etat de droit

Le 18 janvier 1996, le Cameroun s’est doté d’une Constitution qui, 25 ans plus tard, reste solidement installée dans les mœurs démocratiques et institutionnelles. Appelée dès son entrée en vigueur à s’adapter progressivement avec l’épreuve du temps, la Constitution rénovée de janvier 1996, s’est révélée au fil des jours, comme le ciment institutionnel unificateur et caractéristique d’une ère de libertés, de transformations de la société, de modernisation des institutions et de l’enracinement de la démocratie dans notre pays.
Dès le départ, et sous l’impulsion de son architecte, le Président Paul Biya, la Constitution promulguée avec ses innovations, devait répondre à l’impératif d’une réforme institutionnelle intégrant tous les éléments de la modernité d’un Etat. De l’institution et du renforcement des corps d’Etat en passant par l’institution d’un renouveau démocratique, les camerounais ont vécu, au rythme de la mise en œuvre de toutes les institutions prévues et modernisées. L’Assemblée nationale reformée, le Conseil constitutionnel, la Cour des comptes et le plus significatif et le plus remarquable, la décentralisation dont l’heureux achèvement se déroule sous nos yeux.
Pourtant, – et c’est ce qui est le plus frappant – ces grandes réformes institutionnelles, comportent en elles-mêmes des innovations internes qui ont modelé et transformé la vie des citoyens.
Sur le plan institutionnel, les réformes successives au niveau des structures étatiques ont permis d’instituer une démocratie politique, sociale et juridique. L’accès à la justice sociale, moteur essentiel de la régulation du vivre-ensemble, est le fondement de l’Etat de droit. Répondant à la nécessité d’une justice pour tous, on a aussi eu droit à l’accès par tous à la justice, avec à la fois, la nécessité d’un ordre moral et éthique à consolider. L’impact d’une justice équitable se rapporte au respect et à la protection des droits fondamentaux de l’homme, aux libertés publiques et au libre exercice de ses devoirs civiques par tous. Ainsi de l’expression de ses droits du citoyen par la liberté d’association, la liberté d’expression qui se traduisent chez nous par le fourmillement des partis politiques, le pluralisme médiatique, la liberté d’opinion, parfois bruyamment exprimée à travers la liberté de manifestation etc…
Sur le plan économique, la Constitution de 1996 a libéré les énergies en permettant un accès plus large aux ressources du pays, à l’entreprenariat national, à l’éclosion de talents et expertises nationaux. L’initiative privée, soutenue et encouragée à travers des textes juridiques et réglementaires adaptés au contexte mondial, permet aujourd’hui la résilience d’une économie appelée à plus de performances, aussi bien au niveau national, qu’au niveau plus concret des Régions.
L’entrée en fonction des exécutifs régionaux, socle essentiel de la nouvelle gouvernance locale au Cameroun, participe de cette volonté politique d’apporter des réponses concrètes aux problèmes d’aménagement territorial, de développement local, de promotion de la démocratie à la base et de la recherche du bien-être du citoyen. Encadré par des textes rigoureux, soutenu et accompagné par le président de la République en personne, le processus de décentralisation, dernier pilier de la réforme constitutionnelle de 1996, va certainement répondre aux immenses espoirs placés en elle par la population. Il est attendu pour cela que chaque partie joue pleinement sa partition. L’Etat à travers ses mandataires locaux (gouverneurs, secrétaires généraux) et les exécutifs régionaux dont les rôles et prérogatives sont bien définis. Ici est convoqué un esprit républicain pour tous, avec une bonne dose de patriotisme, d’engagement et de dévouement pour la cause commune : le progrès et la prospérité.
Au final, 25 ans après, la Constitution de janvier 1996, aura transformé le pays, de fond en comble et dans presque tous les domaines de la vie politique, socio-culturelle, juridique et économique du pays. Certains ont accusé le temps long mis pour sa mise en œuvre, beaucoup ont critiqué le rythme. Mais tous sont unanimes sur la pertinence et la maitrise du processus. C’est donc 25 ans de Constitution d’un Cameroun moderne, dont l’entame, commencée en 1982 avec l’avènement du Renouveau se consolide, s’enracine et qui ne s’arrête pas. Pour l’architecte de cette importante réforme, le temps long a été préféré au temps court. Et à raison.
Pour l’essentiel aussi, les historiens du droit révèleront certains les avancées, subtilités et insuffisances de cette loi fondamentale. Mais les contemporains de cette importante réforme retiendront qu’elle fut audacieuse et historique, adoptée et promulguée dans une période marquée par l’incertitude et le doutes, mais génératrice de nouvelles espérances.

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