Dans son adresse à la jeunesse le 10 février 2021 et s’agissant des mesures et programmes d’accompagnement des initiatives et des emplois des jeunes, Paul Biya a dit : « j’invite, une fois de plus, le Gouvernement à faire tout pour que ces programmes connaissent un plein succès. Car de leur mise en œuvre dépend en grande partie la résolution de l’épineux problème de l’emploi des jeunes dans notre pays ». Et le chef de l’Etat d’énumérer entre autres, une kyrielle de mesures qui, pour certaines, connaissent déjà un début d’exécution et pour d’autres, promettent d’apporter des réponses à la mesure de l’espoir qu’elles suscitent.
Ne dérogeant pas à son habitude, le Président Paul Biya a tenu à rappeler combien il tenait à la résolution des problèmes du chômage et de l’emploi des jeunes. C’est une préoccupation majeure de son projet de société et de ses engagements politiques. Rien – c’est peu de le dire – rien n’est épargné ou négligé pour atteindre cet objectif : tout ou presque est mobilisé pour la croissance et l’emploi, malgré les obstacles, la conjoncture et les problèmes structurels de l’économie nationale et internationale. Les ressources mobilisables de l’Etat, l’encadrement et l’accompagnement du gouvernement, les soutiens multiformes et les appuis spécifiques sont mobilisés chaque année pour cette cause sacrée.
Dès l’entame de son magistère, et conscient de la complexité de la problématique du chômage et de l’adéquation entre la croissance, la création de richesse et la résorption du chômage (et celui des jeunes en particulier), le chef de l’Etat a créé un service public de l’emploi chargé de coordonner et de structurer des questions liées à l’emploi au Cameroun. En créant le Fonds national de l’emploi, Paul Biya avait compris que le grand défi dans ce domaine réside dans un consensus national et gouvernemental sur l’institution, le fonctionnement, l’accompagnement, le soutien et le financement d’un service d’emploi public capable de mettre œuvre la politique gouvernementale en termes de création d’emploi. La fonction assignée au Fne, dès le départ étant claire et regroupant un large spectre qui allait de l’intermédiation entre chercheurs d’emploi et employeurs, les formations et apprentissages sur le tas et formelle, l’appui à la création des microentreprises et autres emplois, le suivi des programmes par le financement et la conception initiale des projets. Bien sûr le tout en fonction de l’évolution et des exigences du marché de l’emploi.
Le chef de l’Etat avait vu juste. Dans un environnement national, régional et mondial fait des crises multiples, il était bien nécessaire de mettre sur pied un instrument de l’Etat chargé de coordonner la politique nationale de l’emploi, en cohérence avec toutes les structures étatiques et pour l’atteinte des résultats et des objectifs cernés et bien définis. Car l’objectif stratégique de création d’emploi et de résorption du chômage nécessite une exigence d’intégration et de mise en corrélation des critères rigoureux de formulation des politiques d’ensemble conduisant à une définition des priorités du gouvernement en adéquation avec les instructions et la volonté du chef de l’Etat.
Le succès a été au rendez-vous, et la forte demande d’aujourd’hui traduit bien l’engouement et l’enthousiasme suscité auprès des jeunes chercheurs d’emplois. Les projets et programmes, adaptés à toutes les régions du pays et à tous les secteurs d’activités permettent d’évaluer la pertinence et la justesse des choix du chef de l’Etat. A terme, le Fne doit devenir le pivot de remodelage des politiques et programmes adoptés par les pouvoirs publics. Avec ses nombreux services, la structure attire de plus en plus tous les demandeurs d’emploi, ainsi qu’il est de plus en plus attrayant pour les chefs d’entreprises.
Pourtant, malgré ses performances, ses réalisations et des résultats admirables et appréciés de tous, le bras séculier de l’Etat en matière de création et de promotion d’emploi au Cameroun, souffre des obstacles et obstructions de toutes sortes. Malgré un personnel aguerri à la compétence reconnue, des programmes diversifiés et adaptés au contexte, le Fne peine à atteindre ses objectifs du fait de l’incohérence dans la mise en application des instructions et recommandations du chef de l’Etat. La structure souffre de la vision divergente, de la dispersion d’énergies, des interférences, des égoïsmes et des disruptions des acteurs gouvernementaux qui, chacun à part soi, croient créer chacun, une mini-structure d’emploi dans chaque département ministériel ou dans chaque institution. Ce qui à la fois constitue autant de gouffres à sous qu’ils contribuent à diluer l’action gouvernementale globale.
La difficile mise en œuvre de nombreux projets initiés par certaines structures et institutions étatiques, les retards pris dans le démarrage de certains programmes, le fonctionnement laborieux et cahoteux des autres, relèvent, à l’observation, autant des lacunes managériales que de la définition et de la qualité de la ressource humaine pour leur exécution. Le rappel du Président de la République interpelle plus d’un responsable. C’est un appel à plus d’efficacité.
Comme partout ailleurs dans le monde (pôle emploi en France), le service public d’emploi, sans en avoir l’exclusivité absolue, coordonne et met en œuvre la politique gouvernementale en terme d’emploi. En appelant à une mise en œuvre cohérente de tous les programmes qui sont autant d’opportunités offertes à la jeunesse camerounaise, le chef de l’Etat appelle aussi au patriotisme de tous les acteurs étatiques pour la pleine réussite de ces initiatives et pour l’appropriation harmonieuse de la stratégie nationale du Développement. Et cela donnera de la confiance à « cette jeunesse qui s’implique et s’engage » et qui fera la fierté de notre pays, pourvu que l’on lui donne des armes de ses conquêtes futures.