Un an après la survenue de la pandémie du Covid-19, les municipalités portent aujourd’hui les stigmates.
« 2020 pour nous peut être considérée comme une année blanche ! Car pour bon nombre de nos budgets, ils ont été adoptés en novembre et pour certains en janvier de l’année courante. Tout ceci à cause de la pandémie à corona virus, qui est venue bouleverser négativement l’orthodoxie des choses ». Cette adresse du maire de Bertoua 1er, Me Bembell D’Ipack Olivier Cromwell indique à suffire le sentiment partagé par les Ctds de la région de l’Est, voire du Cameroun. Pour les nouveaux élus, la tâche aura été plus difficile. Alex Mimbang, maire de la commune de Nguélémendouka laisse entendre que « Cela n’a pas été facile pour notre commune de faire face aux contraintes que cette pandémie nous a imposées. Nous avons dû faire beaucoup de sacrifices pour tenir ». Les pressions budgétaires aidant, les maires ont souffert le martyr pour tenir les engagements, en termes de salaire et toutes les autres exigences. Cerise sur le gâteau, l’exonération de certaines taxes qui a fortement contribué à réduire les recettes communales.
L’on se souvient de toutes les exigences dauxquelles devaient faire face les collectivités territoriales décentralisées en termes de sensibilisation, mobilisation des ressources pour acheter le matériel de désinfection qu’il fallait mettre à la disposition des populations, les équipes de volontaires et des équipes médicales à mobiliser pour accompagner l’action des municipalités, le matériel de lavage des mains, la désinfection des écoles et autres lieux de forte agglomération pour éviter la propagation à large échelle de la pandémie…des efforts et bien d’autres qui, malheureusement n’ont pas été suivi par un appui financier pour aider les municipalités visiblement à bout de souffle. Malgré la levée de certaines mesures qui pendaient pour le second trimestre 2020, l’incivisme fiscal est venu compléter le tableau des malheurs des Ctds avec les contribuables qui ont, jusqu’en fin d’année refusé de payer les taxes, prétextant qu’ils ont subi les effets pervers du confinement.
Malgré cela, 2020 n’aura pas été totalement vide de réalisations. « Pour ce qui est de nos projets bip, ils ont tous été exécutés à 100% et réceptionnés. Nous avons, malgré les difficultés des prestataires à mobiliser le personnel à cause des mesures barrières, invité à se lancer les travaux en attendant les notifications et autres démarches. Ce qui nous a permis d’être dans les délais ». Le maire de Bertoua 1er en ce qui le concerne fait savoir qu’il fallait simplement être proactif et anticiper sur les délais. Mbellessa Oberlin, le maire de Batouri confie : « Malgré les difficultés liées aux travaux de la route qui ont quelque peu perturbé l’acheminement du matériel des prestataires, les choses du côté du bip n’ont pas connu trop de difficultés ». Allo Jean Richard, maire de Moloundou quant à lui indique : « Malgré les retards observés dans la passation des marchés, nous avons fait un 100% au bip 2020 ». Au niveau régional, le délégué André Kinoa du Minepat confie : « La difficulté a été générale pour les Cdts. Toutefois, je dois louer l’action des maires qui se sont mis à la tâche pour accompagner le gouvernement dans cette bataille à laquelle personne n’était préparé. Et l’action des collectivités a été d’une importance capitale, qui a permis de circonscrire les effets négatifs du Covid ».
Martin Crépin Ntsana Mekok