La commission présidée par Peter Mafany Musonge a lancé récemment, une nouvelle campagne nationale de sensibilisation contre ce fléau.
La Commission nationale de promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (Cnpbm) est de nouveau au front de la lutte contre le discours de haine et de xénophobie. Après le lancement, le 05 mars dernier de ladite campagne à travers une rencontre avec les médias, la Cnpbm a tenu les 30 et 31 mars 2021 à Yaoundé, une série de rencontres avec des membres du gouvernement, de la société civile et des médias.
Il s’agissait pour la Cnpbm, de susciter l’adhésion à sa nouvelle compagne, de ces acteurs qu’elle considère comme des partenaires-clé dans sa stratégie de communication. Les participants à ces rencontres ont ainsi été une fois de plus sensibilisés sur la menace que le discours de haine et de xénophobie propagé par différents canaux fait peser sur l’unité nationale et la paix au Cameroun. Ils ont ainsi été invités, d’une part, à jouer les messagers auprès de leurs publics respectifs, et d’autre part, à faire des propositions que la Cnpbm pourrait capitaliser pour atteindre ses objectifs.
Il ne fait d’ailleurs aucun doute que les parties prenantes se soient accordées pour faire front commun contre les invectives, la stigmatisation et autres propos outrageants souvent tenus dans les médias et les réseaux sociaux ou à l’occasion de meetings politiques et qui sont de nature à opposer certains camerounais contre d’autres. Le communiqué de presse ayant sanctionné les travaux et signé de Chi Asafor Cornelus, le Secrétaire général de la Cnpbm, est affirmatif à ce sujet.
La campagne de communication ainsi lancée est prévue pour une durée de trois (03) mois. Après les étapes de Yaoundé, les membres de la Cnpbm devraient étendre leurs travaux en région.
Il conviendrait cependant de préciser que la sensibilisation en cours ne fait en aucun cas obstacle à l’application de la loi pénale qui sanctionne les infractions en rapport avec la xénophobie et le discours haineux. En effet, selon les dispositions de l’article 241-1 (1) du code pénal, « Est puni d’un emprisonnement de un (0 1) à deux (02) ans et d’une amende de trois cent mille (300 000) à trois millions (3 000 000) de francs, celui qui, par quelque moyen que ce soit, tient des discours de haine ou procède aux incitations à la violence contre des personnes en raison de leur appartenance tribale ou ethnique. »
Ces peines sont doublées lorsque l’auteur du discours querellé est un fonctionnaire ou un leader d’opinion, c’est à dire un responsable de formation politique, de média, d’Ong ou d’une institution religieuse. Les adeptes de la propagation de la haine ou de la xénophobie n’ont donc qu’à bien se tenir.
Cyrille AVOMO