L’ex-directeur général de la Cameroon Radio and Television (Crtv) et ex-ministre délégué au ministère de la Communication s’en est finalement allé, après une longue période de maladie.
Il serait fastidieux pour un journaliste de brosser dans les proportions normales d’un papier la biographie et/ou le portrait de ce fils de Nkongmekak dans le département du Dja et Lobo, région du Sud. Tellement il a embrassé et touché à tous les domaines de la vie, avec presqu’autant de réussite. L’une des images que le commun des Camerounais garde de lui est certainement ce poste de patron de la télévision nationale pendant près de 17 ans (1988-2005). Avec une omniprésence qui le confondait à un expert ou un technicien des différents métiers de l’audiovisuel. Caméraman, preneur de son, réalisateur, journaliste, script, etc., rien ne lui échappait. Surtout lorsqu’il fallait que la Crtv « assure » au cours d’une émission spéciale sur un événement présidé par le chef de l’Etat, Paul Biya. Cette maîtrise, beaucoup la lui attribuait, avec raison certainement, puisque c’est lui, alors chargé de mission au secrétariat général de la présidence de la République du Cameroun dès 1980, il va présider le Comité de coordination du projet Télévision couleur du Cameroun, de 1983 à 1986. Normal qu’il remplace le tout premier Dg de la boîte, Forent Etoga Eily. Il sera Chargé de mission au cabinet du président de la République pendant un an (1987-1988).
Professeur des universités, cet agrégé de linguistique et de stylistique française a intégré le corps enseignant de la Faculté des lettres de l’Université de Yaoundé en 1974, alors qu’il n’avait que 30 ans. C’est après son doctorat d’Etat obtenu en 1984 à l’Université de Bordeaux III, qu’il passe au rang magistral en passant par le titre de Maître de Conférences. Dans ses activités heuristiques, il publiera plusieurs livres sur la langue française, la mariologie et la science politique, des essais et des pièces de théâtre. Certaines d’entre elles ont été adaptées à la télévision pour donner les téléfilms “L’Etoile de Noudi” ou encore “Le retraité”, « Boule de chagrins » (1988),
« La forêt illuminée » (1988), « Japhet et Ginette » (1991), et « Le revenant » (1991).
De même qu’on le connaît comme auteur, co-auteur et éditeur scientifique de plusieurs ouvrages. Parmi les plus connus : La prose romanesque de Ferdinand Oyono. Essai de stylistique textuelle et d’analyse ethno structurale, 1984. Entre 1986 et 2007, « Initiation pratique à la dissertation », « Inventaire des particularités lexicales du français en Afrique noire : le cas du Cameroun », « Une crise dans les crises : le français en Afrique noire francophone. Le cas du Cameroun », « Marie Œcuménique », « Les Chemins de la sanctification : convictions d’un laïc engagé », « Le français langue africaine : enjeux et atouts pour la francophonie », « La fontaine poète de l’onde. Eléments de psychocritique poétique, stylistique », « Ecce Homo. Ferdinand Léopold Oyono : Hommage à un classique africain », « Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire, approche ethnostylistique » publié à L’Harmattan.
Le Pr. Gervais Mendo Ze aura également marqué les mélomanes comme tant l’un des premiers auteurs-compositeurs à inscrire le chant choral dans la musique populaire au Cameroun. Notamment avec la chorale “La Voix du cénacle”, qu’il fonda dans la foulée. Mais aussi comme un maître du chant hors pair, ayant une manière particulière de battre la mesure de ses chansons. Une réputation qui a traversé les frontières nationales pour précéder sa réputation à l’international. Les nombreuses invitations qu’il a reçues en Italie, Guinée Equatoriale, France, Angleterre par les plus hautes autorités des ces Etats pour interpréter les titres mythiques comme « Assimba », « Kyrie Eleison », « A Nna Maria », « Le Christ est Ressuscité », « Mbambe Esae », « Jean-Paul II », « Benoît VI », « Gloria du Cénacle », « Alléluia du Cénacle », « Crédo du Cénacle », « Sanctus du Cénacle », etc. Soit une discographie de plus de deux cents titres.