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L'Editorial

Des sillons et un silence

Ce mercredi 19 mai est jour de vérité à la commune de Bangangté qui doit élire son nouveau maire, suite au décès il y a quelques semaines de l’ancien magistrat municipal. Depuis plusieurs jours cette actualité est devenue un feuilleton à rebondissements en raison des coups d’éclats et de théâtre qui rythment les sessions du conseil convoquées à cet effet. Grosso modo, en application des dispositions pertinentes de ses statuts, le RDPC, sans violer l’esprit et la lettre des lois de la République, a cru devoir investir un candidat à cette élection au cours de consultations internes au sein du groupe municipal constitué des élus locaux du Parti. En fait de consultations, il s’est agi d’une élection en bonne et due forme et le vainqueur, dûment investi démocratiquement par ses pairs et camarades conseillers municipaux, devait être l’unique candidat du RDPC au cours de la session de plein droit organisée en présence du Préfet ou de son représentant. Quand bien même ce dernier poserait cent mille fois la question -la loi lui donne ce droit-qui peut sembler pour certains tendancieuse, vicieuse ou insidieuse, de savoir s’il y a d’autres candidats, aucun doigt ne devrait se lever dans les rangs de la majorité municipale essentiellement RDPC. Pour la simple raison que les engagements pris la veille au cours de la réunion du groupe municipal doivent être respectés par tous et par chacun.
Un contrat, fut-il verbal ou moral, reste un contrat et doit être respecté. Encore que dans le cas d’espèce, tous ceux qui ont voulu remettre en cause les résultats des consultations au sein du groupe municipal ont oublié qu’au moment où ils sollicitaient l’investiture du parti, ils avaient bel et bien signé un engagement sur l’honneur à respecter lesdites décisions. Du coup, ils sont passibles de sanctions disciplinaires prévues par les textes de base. Au même titre que tous les militants récemment sanctionnés par la commission ad hoc de discipline. D’ailleurs, les récalcitrants du conseil municipal de Bangangté ne pouvaient pas ignorer ce à quoi ils s’exposaient. La sanction devrait donc être d’autant plus lourde qu’ils sont récidivistes puisque parfaitement au courant des risques encourus et de la fermeté des instances supérieures du Parti par rapport aux actes d’indiscipline.
Quoi qu’il en soit, les regards seront certes tournés vers Bangangté ce mercredi, mais les cœurs des Camerounais battent en silence et à l’unisson pour cette fête nationale de l’Unité qui, demain le 20 mai, ne sera pas célébrée pour la deuxième année consécutive mais plutôt commémorée en raison de la crise sanitaire. Et les responsables du parti, à Bangangté ou ailleurs, devraient se souvenir qu’ils sont militants d’un parti dont le mot unité fait partie de la devise; un parti qui a la prétention, l’ambition et la vocation de promouvoir l’unité nationale par tous les moyens. Les cas d’indiscipline relevés ici et constatés là sont autant de coups de canifs à ce serment et de violation de cet engagement. Depuis sa création à Bamenda en 1985, le RDPC creuse, laboure et cultive patiemment les sillons de l’unité nationale. La tâche est ardue et les obstacles nombreux. Pour autant, le silence imposé par le covid-19 et les écarts de comportement de quelques militants ne devraient pas remettre en cause ce noble combat. Et tous ceux qui, dans les rangs du Parti, ne donnent pas le bon exemple en faveur de l’unité, de la cohésion et du rassemblement doivent être réduits au silence. Bonne fête du 20 mai malgré tout.

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