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RIZ : Le Cameroun veut accroitre sa production

Le pays entend améliorer substantiellement le niveau de ses performances actuelles pour combler son déficit, tout en satisfaisant entièrement la demande locale.

La production du riz au Cameroun tourne actuellement autour de 300 000 tonnes. Et c’est grâce aux importations que le pays parvient à satisfaire la demande locale qui est de plus de 600 000 t. Dans le cadre de sa politique dite d’import-substitution qui consiste à réduire le volume des importations des denrées alimentaires pour privilégier les produits du cru, le pays a décidé de booster sa production avec l’aide de partenaires étrangers; l’objectif à terme étant de satisfaire entièrement sa demande et éventuellement exporter le surplus vers les pays frontaliers.
Pour se donner les moyens de ses ambitions, le pays a mis sur pied de nombreuses entités pour l’encadrement de la production du riz irrigué et fluvial dans tout le pays. Le Projet de développement de la riziculture irriguée et pluviale(Proderip) et d’autres structures ont ainsi vu le jour et se déploient sur le terrain avec des résultats satisfaisants. Grace en effet aux intrants agricoles et les semences que le projet distribue gratuitement aux producteurs, sans oublier l’introduction de nouvelles méthodes culturales et la formation des riziculteurs, l’on assiste à un véritable frémissement poussant à l’optimisme.
Jadis cultivé essentiellement dans les bas-fonds, de nouvelles variétés de semences permettent à ce jour de cultiver cette céréale sur la terre ferme. En plus du Proderip, l’Unvda, le Padfa II, le Fida et l’Irad appuient et participent à la multiplication de ces semences qui sont ensuite distribuées aux différents producteurs convaincus par leur rendement à l’hectare. Parallèlement, ils assurent un encadrement technique adéquat aux producteurs en leur apprenant les bonnes pratiques agricoles et le respect des calendriers agricoles. Mis ensemble, tout ceci permet d’avoir un rendement de 7,6 tonnes de riz paddy à l’hectare au lieu de 5.
Dans le but de consolider ces acquis, 45 nouvelles variétés de semences ont récemment été importées du Japon qui appuie au quotidien le Cameroun dans ce chantier. Ces dernières seront multipliées et distribuées aux producteurs actuels et potentiels, si les essais d’adaptation s’avèrent concluants. Des efforts sont également consentis pour la mécanisation du secteur avec l’introduction des tracteurs, des décortiqueuses, des motoculteurs et autres moissonneuses-batteuses, pour les structures les plus solides. Sans oublier les produits phytosanitaires pour l’entretien des plantes. Il ne reste plus qu’à résoudre le problème de la rentabilité du secteur qui demeure un frein pour les potentiels investisseurs. A titre d’exemple, tandis que le riz importé d’Asie se vend à 300 et 350 frs le kg, le prix de revient d’un kg de riz produit à Ndop, Tonga, Yagoua, Santchou, Koutaba ou encore à Maga, est de 450 ou 500 F. D’où la nécessité de subventionner la production de cette céréale qui est l’aliment le plus consommé au monde et bien sûr au Cameroun. Pour que le pays devienne autosuffisant.

Claude MPOGUE

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