Les deux pays sont déterminés à remettre au goût du jour ce projet transfrontalier avec un partenaire plus fiable.
Ce sujet constituait l’essentiel de l’audience que le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute a accordée au ministre d’Etat, ministre des Industries minières et de la Géologie de la République du Congo, Pierre Oba, le 29 mai dernier à l’Immeuble Etoile. Lancé il y a une décennie par les deux états qui entendaient exploiter concomitamment ce minerai découvert tout au long de leur frontière commune, ce projet qui a charrié de nombreux espoirs aussi bien pour les deux pays que pour les populations riveraines piétine, selon l’émissaire Congolais, en raison de l’incapacité du partenaire jadis retenu par les deux Etats.
Pour une meilleure exploitation de cet important gisement de fer Mbalam-Nabeba, le Cameroun et le Congo ont jeté leur dévolu sur un même partenaire, la société australienne Sundance Resources, à travers ses filiales, Cam Iron au Cameroun et Congo Iron au Congo. Ce projet d’une capacité de production de 40 millions de tonnes de fer sur 12 ans pour la première phase, nécessite des infrastructures de taille mondiale, à savoir : une mine de fer, un chemin de fer de 500 km pour l’évacuation de la production et un terminal minéralier au port de Kribi ; un cahier de charge que le partenaire n’a pas pu remplir depuis plus de dix ans.
Face à ces atermoiements, c’est Brazzaville qui a été la première à résilier ce contrat et malgré les protestations de son partenaire, il entend avancer avec un autre partenaire jugé plus crédible. C’est cette même voie que semble vouloir emprunter le Cameroun, qui a d’ores et déjà annoncé la signature prochaine d’un accord de partenariat avec un consortium de cinq entreprises chinoises en vue de l’exploitation de ce gisement. Une position confortée par le Premier ministre, chef du gouvernement à l’émissaire congolais, visiblement très satisfait.
En dépit des menaces et des procédures de Sundance Ressources qui entend recourir à l’arbitrage international si ses exigences ne sont pas satisfaites, le Cameroun et le Congo entendent tout mettre en œuvre pour que ce projet porteur aboutisse avec le concours de nouveaux partenaires. Car si la première phase consiste à extraire du minerai de fer sur une durée de 12 ans, la seconde phase permettra de produire pendant 15 ans, un concentré d’itabirite hématite à haute teneur, également très prisée dans l’industrie. Pour plus de ressources financières aux deux Etats.
claude MPOGUE