Son prix reste et demeure soumis à l’homologation. Toute hausse unilatérale sera sévèrement sanctionnée, avertit le ministre du Commerce.
Le marché camerounais ne sera pas ce « no man’s land » où chaque producteur ou opérateur peut arriver et y faire tout et n’importe quoi. C’est le sens du courrier ferme du ministre du Commerce au directeur général de Cimencam, le 29 juin 2021. Ayant appris que ce producteur de ciment s’apprêtait à procéder à une hausse unilatérale de prix, Luc Magloire Mbarga Atangana a rappelé à aux responsables de Cimencam que non seulement le prix du ciment reste soumis à homologation donc concerté, mais également que cette initiative conduira à la pose des scellés sur les installations de l’entreprise. Ce qui à n’en point douter, la sanction la plus lourde qui soit.
Passant de la parole à l’acte, les services déconcentrés qui étaient déjà sur le terrain pour traquer toute hausse de prix du riz et du fer à béton. « Nous avons désormais pour mission de nous intéresser de près au prix du ciment de cette entreprise en particulier, mais également à celui des autres producteurs locaux et même celui importé, dont les prix homologués sont connus de tous », poursuit SM Zambo Manga, le délégué départemental du Commerce du Mfoundi, qui revenait du terrain en cette fin de matinée du lundi 5 juillet 2021 où ses collaborateurs vont passer tous les lieux de vente au crible.
Pour rappel, le ciment Cpj 42.5 de 50 kg coute 4960 F ; tandis que le Cpj 35 se vend à 4700 F. Le ciment importé revient au détail entre 4500 et 5000F, pour le même conditionnement. Des prix que rien ni aucune logique économique n’explique. Et même si les producteurs et importateurs avaient quelques raisons d’envisager une quelconque hausse, cela passerait nécessairement par une concertation avec les pouvoirs publics, dans le but de revoir ensemble la structure des coûts qui obéit à une logique et à des variables connues de tous, relatives au prix des matières premières, au fret et aux taxes.
Au lieu de répondre à la main tendue du Mincommerce, certaines entreprises veulent comme avant, essayer des passages en force pour mettre le gouvernement sur le fait accompli. Ce dernier qui est pourtant garant des intérêts de toutes les parties prenantes, a toujours veillé à ce que personne ne soit lésé.
Cette opération coup de poing qui se déploie sur toute l’étendue du territoire national, vise à assainir le marché et atteindra ses objectifs, selon le délégué départemental du Commerce du Mfoundi dont les équipes ont déjà procédé à plusieurs saisies réelles et conservatoires de produits querellés. Cette mission d’assainissement qui vise également les produits de grande consommation, le riz en l’occurrence, ne s’achèvera que lorsque tous les opérateurs accepteront de se conformer aux prix homologués qui tiennent compte des intérêts de tous, à commencer par ceux des consommateurs.
Claude MPOGUE