Les résultats sortent progressivement des urnes et d’ici quelques jours seront dévoilés tous les noms et les visages des nouveaux responsables des bureaux des organes de base du RDPC issus des opérations de renouvellement de son personnel politique. Il est encore très tôt pour dresser un bilan complet du processus mais au fur et à mesure que les urnes rendent leur verdict, et sans verser dans le triomphalisme ou l’autosatisfaction béate, l’on peut se permettre d’affirmer avec force que le RDPC a su relever le défi de l’organisation. Bien évidemment et tout naturellement, les adeptes de la bouteille à moitié vide ne pointeront que les lacunes, les irrégularités, les insuffisances, les dysfonctionnements, les tensions, les éclats de voix…
Et pourtant, il y aurait tant de choses plus reluisantes et agréables à regarder. L’heure du bilan ou de l’évaluation n’a pas encore sonné mais quatre enseignements majeurs qui sont autant de certitudes peuvent d’ores et déjà être retenus:
Nous l’avons écrit dans ces colonnes il y a quelques semaines: le renouvellement des bureaux des organes de base était le prolongement naturel de l’opération de validation du sommier politique engagée au mois d’avril. Nous prenions alors la peine de prévenir le peuple des militants sur le fait que les bons élèves qui avaient rendu une copie propre et sans tache lors de l’épreuve du sommier auraient une bonne note à l’occasion du renouvellement. Nous y sommes. Au moment où sont organisés les scrutins et que tombent les résultats, il est loisible de constater que la cause majeure des protestations ou du contentieux est étroitement liée à la confection du sommier et aux inscriptions sur les listes électorales. Comme d’habitude, les mauvais élèves ont utilisé les raccourcis. Ceux qui ont importé les mercenaires au détriment des militants du cru commencent à subir le retour du boomerang. Sauf que les victoires ainsi remportées sont peut-être belles pour quelques individus mais à moyen et à long terme, elles ont un goût amer et des répercussions énormes pour le Parti.
En attendant d’affiner les analyses sur les profils des nouveaux élus, une chose est certaine: en raison des dispositions prises par la hiérarchie du Parti en amont, le renouvellement va se traduire par un afflux de sang neuf dans les organes. Le fait que les autorités traditionnelles, membres de droit de certains bureaux n’aient pas été admis à compétir, ajouté à l’obligation d’intégrer trois femmes et trois jeunes dans les listes du RDPC constitue un indicateur fort de cette volonté d’ouverture et d’intégration de ces deux importantes catégories sociales. La transition générationnelle est en cours.
Ce renouvellement fera date dans l’esprit des militants en raison des exigences financières imposées par le comité central aux candidats. Malgré les grincements de dents, la plupart des militants ont pu s’acquitter de leurs obligations. Le moment est venu au RDPC de faire comprendre à ses militants qu’un parti politique, fut-il au pouvoir, vit d’abord de leurs contributions. De même qu’à l’église les fidèles, après avoir crié alléluia ou amen, paient le denier du culte, les militants aussi doivent payer régulièrement leurs cotisations.
Dernière leçon enfin: le travail commence maintenant. L’élection n’est pas une fin en elle-même. Si l’enthousiasme et l’engouement constatés pendant le processus de renouvellement pouvaient se poursuivre tout au long du mandat! Le défi qui attend les anciens et nouveaux élus est celui de l’animation du parti au quotidien sur le terrain. À titre de rappel, animer signifie littéralement donner une âme à quelque chose. Même si les prochaines élections sont lointaines, le RDPC a besoin de ce supplément d’âme dès maintenant. Il n’y aura pas d’état de grâce.