Plus que trois semaines et on connaîtra, à la fin du mois de septembre, les noms des nouveaux présidents élus à la tête des bureaux des sections RDPC, OFRDPC et OJRDPC. Alors que les tractations pour la constitution des listes se poursuivent sur fond de négociations, de manœuvres, de coups bas et d’intrigues, il n’est pas inutile de rappeler aux candidats, au risque de doucher leur enthousiasme, que la fonction de président de section ne constitue pas une sinécure ou une villégiature. Nombreux sont ceux qui briguent le poste uniquement pour la visibilité sociale et politique offerte; d’autres y voient un strapontin avec ce que cela comporte comme honneurs, privilèges, passe-droits. Très peu envisagent les difficultés, les devoirs et les obligations de la charge. Un exemple: dans quelques mois, le président élu aura du mal à réunir les membres de son bureau, abandonné et confronté qu’il sera aux réalités de l’exercice d’un pouvoir en principe collégial mais solitaire à la longue dans les faits tant les défections sont nombreuses.
Les échos en provenance du terrain indiquent que dans certaines sections des candidats seraient prêts à tout pour s’assurer la victoire finale: sommier fictif, fausses cartes d’adhésion et de cotisation en circulation, recours aux charters, etc. Ces pratiques sont certes marginales mais elles méritent toute l’attention des commissions et de la hiérarchie du Parti. Être élu président de section ne constitue pas une fin en soi. Au-delà des avantages, des honneurs et des privilèges, le responsable élu a également des devoirs et surtout une obligation de résultats. Il s’agit en effet de mobiliser les militants de la circonscription afin de préparer et de garantir les victoires du Parti. Pour avoir oublié cet important aspect de leurs attributions, une cinquantaine de responsables sont aujourd’hui « blacklistés» et interdits de faire acte de candidature pour les opérations en cours. Motif: ils ont « perdu les élections municipales du 09 février dans leur unité politique ». Autrement dit ces anciens présidents de sections, parmi lesquels des militants au long cours et au parcours remarquable, sont sanctionnés non pas pour indiscipline mais pour insuffisance de résultats. Une grande première au sein du RDPC.
Les mots choisis par le comité central pour dénoncer cette situation ne laissent aucun doute sur le tournant ainsi amorcé. Jusque-là les critères d’évaluation des présidents de sections n’insistaient pas trop sur l’obligation de résultats, du moins cette notion n’apparaissait-elle pas toujours au moment de la reddition des comptes à la fin des mandats. On se souvient d’ailleurs de ces élites et autres présidents de sections qui se contentaient de relever, pour s’en féliciter, la courbe de progression de leurs résultats électoraux alors que d’une échéance à une autre, le Parti volait bel et bien de défaites en déculottées dans leur unité. Un peu à l’image de ces élèves qui se vantent et brandissent leur échec comme une réussite sous prétexte qu’ils ont obtenu un « neuf fort ».
La récréation est maintenant terminée, a décrété le Comité central qui vient d’instituer la double peine politique. Voilà qui devrait faire réfléchir les candidats actuellement en lice pour un poste à la tête d’un bureau de section. Pour l’instant, les responsables de l’OFRDPC et l’OJRDPC ont été épargnés par cette mesure et pourtant eux aussi sont comptables politiquement des résultats électoraux obtenus dans la circonscription, solidarité et proximité obligent.
Ceux qui sont prêts à user et à abuser de tous les moyens pour se faire élire aujourd’hui ne doivent plus oublier l’épée de Damoclès qui pend désormais au-dessus de leurs têtes: l’obligation de résultats électoraux. Les prochaines échéances sont certes lointaines mais elles n’en sont pas moins certaines. Le jour des résultats, les larmes des mauvais élèves vont couler. Comme on fait son lit…