Séance de travail avec le Gicam, concertations avec les principales filières, échanges avec les sociétés de transport maritime, les pouvoirs publics ne ménagent aucun effort pour stabiliser les prix, en dépit d’un environnement défavorable.
La dernière filière à s’être concertée avec le gouvernement, est celle des sociétés brassicoles, le 7 octobre 2021. En les recevant au nom des pouvoirs publics en présence des responsables des départements ministériels et administrations concernés, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a tout de suite rappelé l’environnement économique et la situation très tendue du commerce mondial qui donne des insomnies à tous les dirigeants, à cause de l’inflation subséquente à la survenue de la pandémie du coronavirus. D’où leur décision ne pas augmenter les prix de leurs produits tout au long de l’année 2021, malgré cette situation difficile pour elles.
Avant cette délégation, les importateurs et opérateurs des filières riz, blé, ciment, huiles raffinées et dérivés et gaz sans oublier les incontournables compagnies maritimes, ont également été reçues dans le cadre de ce dialogue citoyen dont le but est d’aboutir à la stabilité des prix des marchandises, en dépit de cette difficile conjoncture qui n’épargne aucun pays dans le monde. Tout ceci pour éviter une hausse vertigineuse qui est une réelle menace pour la paix sociale.
C’est dans cette veine que le même membre du gouvernement est allé à la rencontre du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), le 1er octobre 2021 à Douala. Avec ces opérateurs économiques et capitaines d’industrie, il a, sans tabou, dressé l’état des lieux de la situation actuelle, avant d’envisager ensemble, les voies et moyens de préserver autant que faire se peut, le panier de la ménagère et un climat propice aux affaires dans le pays, nonobstant cette conjoncture. Au terme des échanges et des doléances, une union sacrée a été dégagée pour que la situation reste soutenable à court et à moyen termes, dans l’intérêt de toutes les parties.
Le dérèglement du commerce mondial est à n’en point douter, la principale préoccupation des Etats en ce moment. En effet, le Covid-19 a sérieusement ralenti la production mondiale des produits les plus consommés dans le monde. C’est ainsi qu’on assiste depuis à une flambée des prix des matières premières, de même que l’envolée du fret maritime qui a fait exploser les prix de tous les produits manufacturés, menaçant au passage le climat social dans tous les pays où la situation est de plus en plus intenable.
Dans certains pays, le prix des céréales, du sucre, du riz et des huiles végétales a augmenté de 39% en moyenne en un an. Pour ce qui est du cheptel bovin et porcin, l’appréciation oscille entre 40 et 50%. Avec un taux d’inflation en dessous de 3%, le Cameroun s’en sort encore et est déterminé, en collaboration avec les entreprises citoyennes, à tout mettre en œuvre pour que la situation demeure stable jusqu’au retour à la normale. Un véritable challenge, car personne ne sait exactement quand la pandémie du coronavirus sera maitrisée.
A titre de rappel, l’inflation atteint en ce moment des niveaux record dans de nombreux pays du monde, à l’exemple du Nigeria (+17%), du Ghana (+9%), des Etats-Unis d’Amérique (+5%), etc. C’est la raison pour laquelle ; le gouvernement camerounais, à travers une correspondance solennelle adressée par le ministre du Commerce le 1er septembre 2021 à la directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce (Omc), a cru devoir tirer la sonnette d’alarme en appelant à un sursaut global face à ce qu’il a qualifié de cataclysme social généralisé en cours de préparation, si rien n’est fait au niveau mondial.
Claude MPOGUE