Entamée le 7 août 2021, la « mue » du Parti au niveau de ses organes de base s’est achevée la semaine dernière, sur une note de satisfaction générale.
Paul Biya, le Président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) a autant de raisons d’être fier du travail abattu par le secrétaire général du Parti et son équipe, que Jean Nkuété tient son prétexte pour féliciter l’ensemble des militants des 377 sections Rdpc du Cameroun et de l’étranger. Car malgré de légers incidents enregistrés çà-et-là, le Rdpc a su relever le défi de l’organisation de cette opération délicate et peut désormais envisager son avenir et son futur avec sérénité. Conformément au calendrier préétabli pour cette opération en effet, les différents rapports et les listes des bureaux élus ont d’ores-et-déjà été transmis à la Commission centrale de supervision, qui va se charger de les valider dans les jours à venir. Sans vouloir verser dans le triomphalisme, l’autosatisfaction ou l’autoglorification, cette opération est une réussite. Sur tous les plans.
Tout a en fait commencé, conformément aux directives du Président national, avec l’opération de validation des sommiers politiques, intervenue entre mars et avril 2021. Opération qui a permis au parti de Paul Biya d’établir la cartographie réelle de ses organes de base, pour un maillage d’avantage maîtrisé du territoire national. Ce qui, selon les calculs de la hiérarchie du Rdpc, « devait conduire au renforcement de l’encadrement de proximité des militants et des populations en général ».
Au terme d’élections âprement disputées, les 377 sections Rdpc du Cameroun et de l’étranger sont donc désormais pourvues en nouveaux dirigeants. L’on peut donc désormais affirmer sans risque de se tromper et au vu des résultats et des rapports adressés à qui de droit, que les fruits ont tenu la promesse des fleurs. Au grand dam des contempteurs du Rdpc, qui prédisaient une implosion pure et simple du parti au pouvoir.
Sur le plan organisationnel
Pendant ces deux mois d’intense activité, placée sous la supervision de la Commission centrale que présidait Jean Nkuété en personne, ce sont au total dix (10) Commissions Régionales de coordination, 58 Commissions départementales de contrôle et 360 Commissions électorales de section, sans compter les commissions locales de renouvellement, qui se sont également mises en branle. Le dispositif à l’étranger impliquait la Commission de renouvellement à l’étranger, la commission de renouvellement des bureaux des sous sections, ainsi que celle de renouvellement des bureaux des cellules. Soit au total plus de cinq mille (5000) personnes qui ont été mobilisées pour les besoins de la cause !
Dans les 377 sections du Cameroun (360) et de l’étranger (17), il a été question d’organiser, dans les délais impartis, les opérations préélectorales (consolidation du sommier politique, préparation des fichiers et des listes électorales, etc.) et assurer la gestion matérielle du vote (urnes, bulletins, bureaux de vote, isoloirs), sans forcément disposer de l’expertise d’Elecam, encore moins de tous les moyens matériels, humains et financiers nécessaires au bon déroulement d’une opération d’une telle envergure. Cependant, rien n’a été laissé au hasard. Le Comité central a produit les documents nécessaires pour encadrer chaque étape du processus et tenu des réunions pour expliquer leur utilisation. Les équipes ont ainsi pu, avec une relative aisance, identifier les différents acteurs (candidats et électeurs), les ont enregistrés, leur ont permis d’acquérir des cartes d’adhésion et de se soumettre à leurs obligations financières vis-à-vis du Parti. Elles ont également pu établir des listes électorales, répartir les électeurs par bureau de vote (cellules, comités de base, sous-sections), organiser le scrutin, procéder au dépouillement et au décompte des voix, remplir les procès-verbaux et proclamer les résultats. A la satisfaction générale. Selon les témoignages recueillis çà-et-là, « Globalement, les équipes sur le terrain se sont acquittées de leur devoir avec abnégation et probité ».
Sur le plan populaire
Comme en 2015 et conformément aux recommandations du dernier Congrès ordinaire du Parti, le renouvellement se déroulait sous le signe du suffrage universel. En effet, en lieu et place des collèges électoraux réduits qui élisaient les responsables lors des précédentes éditions, tous les militants d’une circonscription détenteurs d’une carte d’adhésion avaient le droit de voter. Et ils ne se sont pas faits prier pour le faire. Au terme de cette opération donc, ce sont au total 17280 nouveaux hommes (Rdpc), femmes (Ofrdpc) et jeunes (Ojrdpc) qui ont été portés à la tête des 1080 sections Rdpc, Ofrdpc et Ojrdpc du Cameroun. Pendant ce temps, 272 nouveaux dirigeants ont pris les rênes des 17 sections Rdpc de l’étranger (il n’existe pas d’organisations spécialisées à l’extérieur). Les chiffres sont davantage impressionnants lorsqu’on examine les sous-sections, comités de base et autres cellules. De quoi donner le tournis. Aux opposants bien sûr !
Au finish, ce sont de nouveaux hommes, femmes et jeunes loyaux, fidèles, convaincus, voués avec abnégation au service du Parti et dans l’intérêt de la Nation, porteurs d’énergies nouvelles et novatrices, dont le Rdpc vient de se doter, en vue du renforcement de la modernisation de son appareil et de la maximisation de ses performances, selon les vœux de son Président national, Paul Biya.
Sur le plan financier
L’argent n’aime pas le bruit, a-t-on coutume de dire trivialement. Mais, on ne saurait passer sous silence le fait que, jamais la Trésorerie du Rdpc ne s’est aussi bien portée. Gilbert Tsimi Evouna et ses équipes ont écoulé un nombre record de cartes d’adhésion en un laps de temps. C’est également une grande surprise et satisfaction pour les instances dirigeantes du Parti, de voir un tel nombre de militants aujourd’hui à jour de leurs cotisations annuelles. Bien que ce n’était pas l’objectif principal au départ, l’opération de renouvellement des bureaux des organes de base du Rdpc et de ses organisations spécialisées a permis d’engranger des revenus conséquents, qui contribueront certainement à financer les activités qui se profilent à l’horizon ; l’argent étant le nerf de toute guerre. Bien que les responsables de la Trésorerie soient peu diserts sur la question, certaines indiscrétions parlent de plusieurs centaines de millions récoltés au cours de cette opération. En tout état de cause, pour le chef service des Affaires générales au secrétariat général du Comité central, Aboubakar Garba, près de 600 000 cartes d’adhésion ont été écoulées au cours de cette opération.
Etant donné que l’une des directives du Président national était de trouver les voies et moyens d’assurer l’autofinancement du Rdpc, la recherche des sources de financement constitue par conséquent, l’une des priorités du secrétaire général du Comité central.
Sur le plan politique
Autant l’on a constaté le branle-bas général dans l’ensemble du pays et à l’étranger, autant il est difficile de quantifier les retombées de cette opération, sur le plan purement politique. Autrement dit, le gain le plus important de l’opération que le Rdpc vient de mener avec brio est également le plus discret. Du moins, pour l’instant. Car c’est une certitude, le Rdpc ne s’est jamais autant mieux porté. Notamment en termes de nouveaux militants enrôlés, de sympathisants convaincus à sa cause et d’anciens militants (qui commençaient à dormir sur leurs lauriers), remobilisés. Au finish, c’est une nouvelle étape qui vient d’être franchie dans l’amélioration, la modernisation et la démocratisation du fonctionnement du Parti. Ce qui garantira, à n’en point douter, plus d’efficacité dans la gestion des affaires de la Cité.
Ce qui est attendu de ce nouveau personnel, c’est qu’il se mette résolument au travail, pour porter le Rdpc et son leader naturel, le Président Paul Biya, vers des victoires encore plus éclatantes. Car une chose est sûre, les moyens intellectuels et matériels suivront.
Serge Williams FOTSO