Aujourd’hui, 5 octobre était la journée mondiale de l’enseignant. À cette occasion, je voudrais déroger aux règles d’écriture éditoriale en utilisant la première personne du singulier. Je voudrais donc en ce jour avoir une pensée émue et témoigner ma profonde gratitude à ceux et celles qui ont modelé la pâte informe que j’étais pour faire de moi ce que je suis devenu aujourd’hui. Bien entendu, quand je parle de moi, je parle bien sûr de vous, de nous tous.
La liste des « lauréats », qui ne concerne que les enseignants du primaire et du secondaire, est loin d’être exhaustive. Je sollicite d’ores et déjà l’indulgence des oubliés et ceux de l’université. Leurs mérites ne sont pas méconnus.
À la maternelle, à l’école Saint ALOYS d’ANDJOU: mes deux grandes sœurs, KOUSSAS ZOK Valentine et KOUMESSAS BRIGITTE.
Au primaire de la SIL au CM2: le facétieux MENKENE ZOK SABIN(aucun lien de parenté) dit SABINUS, le sympathique et fringant KOUDJINE FRANCOIS, M. MEDOUNG, MEKE BLAISE, M. BONAVENTURE, le rigoureux BIVINA SIMON, l’inénarrable NTSENY MABOMA RENE, notre Directeur et son successeur, l’inoubliable SINGUI CELESTIN qui me prit comme « maître assistant » alors que, déjà « certifié » comme nous disions à l’époque, je dus reprendre le CM2 pour avoir raté à la surprise générale le concours d’entrée au CEG d’ABONG-MBANG et que ma photo trônait déjà dans le trombinoscope des admis au CÈPE; ce qui dépassait tous les tableaux d’honneur et nous rendait fiers.
Au Collège de la Salle de DOUME, je mentionnerai les noms de NDOUM POLYCARPE, NARMAI, NDOZENG, NDOGA, EFFA ANTSIO LOUIS, le très élégant ONANA GEORGES dit TOSTAO, NDONNANG LUC, BOUNO NDOUK, MINKARANKO, etc. Comment ne pas citer « l’Aigle », celui qui voyait tout, le principal du Collège, le Frère AMBROISE DOBBELAAR qui appelait chacun de nous par son nom, y compris nos parents ??
Au Lycée de BERTOUA, au-delà des proviseurs VADEL (suite à une grève liée aux conditions de restauration, il résuma ainsi la situation à son épouse: « il a fallu que j’intervinsse pour que ces enfants mangeassent »), SCHOUEL ou OWONA, me viennent à l’esprit les noms de Père BONAVENTURE, KAMDEM MICHEL et KOWA Emmanuel, les matheux, le stylé professeur de français AMBASSA BOMBA VALENTIN, DJOKO, notre professeur de géographie qui savait nous raconter des…histoires drôles. J’avais un faible pour la douce et gentille Madame TALO JEANNETTE, notre Professeur de sciences naturelles en Terminale D qui décortiquait les cours de génétique comme d’autres les arachides. Avec une voix mielleuse, une aisance remarquable et une simplicité admirable.
Au lycée de Mbalmayo, je n’ai pas besoin de chercher longtemps pour que remontent dans mes souvenirs, les noms de NDOUMOU, le professeur de philosophie, le jeune expatrié français RASCALOU qui m’a réconcilié avec les mathématiques, NOMO MVOGO le prof de sciences naturelles qui me donna envie de poursuivre ses enseignements en biologie à l’université de Yaoundé mais le virus du journalisme fut plus fort.
Je fais un clin d’œil au passage à mes enseignants d’éducation physique et sportive EVINI AVANG, ESSOUFOU JOSEPH, ESSELE MVONDO, SADI TOSTAO, DALLA MARCEL. Ce dernier fut surpris de constater qu’après avoir été joueur de l’équipe de volley-ball de L’Est aux Jeux OSSUC de DOUALA et capitaine à ceux de Garoua, j’étais subitement devenu « inapte » à la pratique du sport une fois à Mbalmayo. J’avais décidé de prendre une année sabbatique en sport pour réussir au bac.
En ce jour consacré aux enseignants, je pense à tous ces seigneurs de la craie qui nous ont transmis le feu sacré. Certains sont décédés. Que leurs âmes reposent en paix. Beaucoup sont encore en vie. Les graines qu’ils ont semées ont germé, grandi, fleuri et donné des fruits.
A l’époque, leurs opinions politiques importaient peu. C’est la raison pour laquelle je peux me permettre d’utiliser les colonnes du journal du RDPC afin de leur rendre ce vibrant hommage. « Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne. », disait Victor HUGO.
Chers Enseignants, vous avez marché « la lampe en main » et vous avez éclairé nos pas. Nous avons suivi vos traces pendant vos cours. Vous resterez à jamais dans nos cœurs. Certes, le contexte actuel peut susciter une certaine nostalgie au regard de la considération de la société vis-à-vis de ce noble métier. Certains cœurs et âmes sensibles peuvent saigner de tristesse mais ce serait à tort: les enseignants resteront à jamais des seigneurs. Même les partis politiques n’ont que des raisons de se féliciter de votre dévouement. Les hommes et les femmes que vous avez formés sont devenus des militants. La lampe du savoir et le flambeau ardent du militantisme éclairent de la même manière.
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