Les Lions indomptables du Cameroun affrontent demain au stade d’Olembe les Pharaons d’Egypte en demi-finales de la coupe d’Afrique des Nations. Du haut de cette rencontre cruciale, douze titres de champions d’Afrique, douze trophées, douze étoiles floquées sur les maillots des deux sélections nationales contemplent et toisent le continent africain en particulier et le monde du football en général. Le calcul est vite fait: l’Egypte occupe la première place du palmarès avec sept titres alors que le Cameroun le talonne avec cinq trophées. L’enjeu du match de demain coule par conséquent de source pour les Lions du Cameroun: éliminer les Pharaons pour qu’ils ne creusent pas l’écart et espérer le combler en épinglant une sixième médaille à leur maillot. Cette demi-finale a donc les allures d’une guerre des étoiles!
Douce et belle revanche pour les deux titans du football africain que les bookmakers ne citaient jamais parmi les favoris, très occupés et impressionnés qu’ils étaient à vanter les exploites et performances des équipes les mieux classées par la FIFA ou celles en mal de records d’invincibilité. Tous ces experts et observateurs ont oublié que le football ce n’est pas seulement le classement FIFA ou le nombre de matches sans défaite. Ce que les livres d’histoire retiennent en fin de compte, c’est aussi et surtout le palmarès, le nombre de trophées ou de titres remportés…Livrez et alignez vos cent matches sans défaite; si vous ne gagnez aucun trophée, c’est de la roupie de sansonnet. À quoi cela sert d’occuper pendant trois ans le premier rang au classement FIFA si au terme du cycle un titre majeur ne vient pas consacrer la performance?
Trêve de polémiques! Pour ces demi-finales, le public a droit à deux affiches « déséquilibrées »; d’un côté deux pays, le Burkina Faso et le Sénégal qui jouent dès cet après-midi et qui courent après leur premier sacre continental; de l’autre côté une constellation d’étoiles sur les maillots, le Cameroun et l’Egypte, douze titres cumulés, deux pays habitués voire abonnés au podium. Quelle sera l’issue de cette énième confrontation? Bien malin qui voudrait s’aventurer dans le jeu des pronostics. Les Pharaons ne manquent pas d’arguments. Malgré un premier tour poussif et laborieux, ils sont montés en puissance pour se défaire de la Côte d’Ivoire en huitièmes et du Maroc en quarts. Ils disposent également d’une arme fatale, un soliste, un virtuose et une flèche en la personne de Mohamed SALAH. L’hirondelle SALAH fera-t-elle le printemps égyptien au Cameroun?
Même si les Pharaons ont été de tout temps la bête noire des Lions, les coéquipiers de TOKO EKAMBI et ABOUBAKAR Vincent n’ont aucune raison d’être complexés. C’est bel bien cette Egypte avec Mohamed Salah dans ses rangs que le Cameroun a battue en finale en 2017 à Libreville pour remporter son cinquième titre. Aux individualités et à la star égyptienne, les Lions vont opposer la force d’un groupe, la puissance d’un collectif. Une équipe qui a déjà marqué onze buts et détient la meilleure attaque du tournoi. Aux amateurs de statistiques, rappelons que le Cameroun dispute demain sa dixième demi-finale de CAN. Il n’en a perdu que…deux; en 1972 à Yaoundé contre le Congo et en 1992 à Dakar contre la Côte d’ivoire. Excusez du peu! La loi des séries va-t-elle se reproduire cinquante ans plus tard?
Personne n’imagine un tel scénario parmi les supporters du Cameroun même si la glorieuse incertitude du sport existe toujours. Quelle que soit l’issue de cette rencontre, le Cameroun a déjà remporté plusieurs victoires au cours de cette compétition: victoire contre les fake news, les tentatives de dénigrement, les manœuvres de manipulation et de sabotage contre l’organisation, etc. Tout cela s’est soldé par un magnifique contrepied. Au lieu de se diviser face aux attaques et à l’adversité, les Camerounais, unis dans leur diversité, ont fait bloc; ils ont montré à la face du monde un bel esprit collectif et une solidarité exemplaire. Le triomphe sera total si, sur le terrain, les Lions domptent les Pharaons demain et soulèvent le trophée dimanche au stade d’Olembe devant Paul BIYA le bâtisseur, le Sphinx du Cameroun qui vient d’offrir à son peuple de magnifiques infrastructures qui sont nos…pyramides à nous.
Par Christophe Mien Zok