Quatre partis politiques de l’opposition ambitionnent de créer un groupe parlementaire. Or, aucune disposition du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ne prévoit un tel regroupement.
Le 11 mars dernier, jour d’ouverture de la session de mars à l’Assemblée nationale, un groupe de partis politiques issus de l’opposition a déposé un document intitulé : « Déclaration publique des partis politiques Sdf, Pcrn, Udc, Ums » auprès du Bureau d’âge que présidait la doyenne Laurentine Koa Mfegue, épouse Mbede. Ladite démarche vise la création d’un groupe parlementaire dans la Chambre basse du Parlement, dénommé « Union pour le changement ».
Si les intentions des initiateurs de ce groupe peuvent sembler nobles et légitimes, à savoir : « être les défenseurs des intérêts du peuple camerounais à l’Assemblée nationale ; travailler pour la justice sociale et l’égalité des chances ; défendre et promouvoir le patriotisme économique ; combattre l’injustice et se tenir aux côtés des couches vulnérables et défavorisées, etc. », comme on peut lire sur le site Internet de l’une de ces formations politiques, il n’en demeure pas moins vrai que la démarche de ce quatuor est pour le moins bancale.
Car s’il faut reconnaître que des dispositions de la loi du 8 juin 1973, portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale et ses modifications ultérieures, notamment celle du 9 septembre 2014, autorisent la formation de tels regroupements, les conditions de leur survenance sont très bien précisées. « Les députés peuvent s’organiser en groupes par partis politiques. Aucun groupe ne peut comprendre moins de 15 membres, non compris les députés apparentés », dispose l’article 20 de la loi sus-citée, en son alinéa 1. Or il se trouve qu’aucun des cinq partis impliqués dans cette initiative malheureuse ne dispose d’assez de membres (15) pour pouvoir en constituer un groupe parlementaire qui aurait pu, le cas échéant, accueillir les autres.
La seule possibilité pour l’un de ces députés d’appartenir à un groupe parlementaire, s’il y tient, serait d’en faire la demande auprès du Rdpc qui, en parti ouvert au dialogue comme à son habitude, n’hésitera sans doute pas à examiner la doléance et, le cas échéant, l’admettre au sein de ce groupe qui compte déjà 152.
Cette initiative qui, on peut le deviner se situe dans le sillage des enjeux d’orientation des débats au sein de l’auguste Chambre, intervient dans un contexte marqué par l’attente de la formation du bureau de l’Assemblée nationale, dont certains observateurs ne se privent pas de pronostiquer sur des changements notables.
serge Williams FOTSO