Les pouvoirs publics mettent tout en œuvre pour éviter une flambée généralisée des prix des produits de consommation courante au Cameroun, du fait du Covid-19 et de la guerre en Ukraine.
Depuis la survenue de la crise sanitaire mondiale, les chaines d’approvisionnement des marchés internationaux connaissent une dérégulation sans précédent. Non seulement le coronavirus a été à l’origine de la baisse de production des matières premières agricoles, elle a également été à l’origine d’une explosion des coûts du fret maritime depuis la reprise des échanges, loi de l’offre et de la demande oblige. Entrainant au passage, une hausse vertigineuse du taux d’inflation dans tous les pays du monde, même en Europe et en Amérique du Nord où l’inflation a toujours été en dessous de 2%.
Un malheur ne venant jamais seul, la guerre entre l’Ukraine et la Russie, deux des principaux producteurs de céréales et fournisseurs, en gaz, en pétrole et en oléagineux, est davantage venue compliquer la situation. Tout ceci au moment où l’on parlait de plus en plus de reprise et de relance de la production de ces matières premières agricoles. Tout s’est à nouveau écroulé avec des conséquences dévastatrices sur les économies de tous les pays du monde entier, sans aucune exception. A titre d’exemple, le taux d’inflation dans l’Ocde est de 9,64%, 8,58% aux Etats unis, 9, 65% en Belgique, 7,91% en Allemagne, 7,90% au Royaume uni, 7,73% au Canada, 12,10% en Grèce et 73,49% en Turquie. L’Afrique n’échappe pas à cette bourrasque : 17,71% Nigeria et 27% au Ghana, entre autres.
Avec un taux d’inflation de 4,6% au premier trimestre de l’année 2022, le Cameroun figure incontestablement parmi les pays les plus résilients et tout l’honneur revient à sa plus haute autorité qui a, dès les premiers mois de cette crise sans précédent, prescrit des mesures d’accompagnement dont la pertinence est avérée à ce jour. Non seulement ces mesures d’accompagnement et de soutien à l’accompagnement ont contribué à contenir l’inflation, mais elles ont également permis de préserver jusqu’à présent le climat social dans un contexte des plus difficiles.
Il s’agit entre autres en amont : du soutien des prix des produits pétroliers à la pompe dont le coût est supérieur à 100 milliards Fcfa par mois pour l’Etat, de l’exonération des taxes fiscalo-douanières à l’importation de tous les produits de grande consommation, de l’abattement du coût du fret à intégrer dans la valeur en douane, de la suspension du précompte de l’achat sur plusieurs produits, de la suspension de la redevance de pesage portuaire.
En aval, les prescriptions du chef de l’Etat vont dans le sens d’une plus grande accessibilité des produits de première nécessité au plus grand nombre et aux justes prix. C’est ainsi que des campagnes de ventes directes ont été organisées ici et là, dans le but de couper de l’herbe sous les pieds des opérateurs véreux. Ce qui a eu pour résultat d’étrangler toutes les tentatives de pénuries artificielles et de manœuvres spéculatives relatives au riz, huiles végétales, farine de blé, savon, pâtes alimentaires, lait, etc. Cette croisade qui a été menée avec l’appui des entreprises citoyennes va se poursuivre tant que la logique économique le permettra.
Claude MPOGUE