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L'Editorial

Le Renouveau a 40 ans !

Les faits divers, les contre-feux, les rideaux et autres écrans de fumée qui alimentent l’actualité politico-juridico-médiatico- administrative depuis quelques semaines ne parviendront pas à éclipser le fait majeur de cette fin du mois d’octobre et de ce début du mois de novembre: le Renouveau national a quarante ans. L’histoire retiendra que le 6 novembre prochain, Paul BIYA bouclera sa quarantième année à la tête du Cameroun. Qui l’eut cru au moment où il accédait à la magistrature suprême suite à la démission surprise du Président Ahmadou AHIDJO, fringant sexagénaire qui venait de diriger le Cameroun d’une main de fer pendant 24 ans? La gestion du pouvoir ou le bilan politique ne sont pas nécessairement liés aux records de longévité ou aux comparaisons. Certes. Mais, malgré sa modestie et sa réserve légendaires, Paul BIYA peut néanmoins savourer ces noces d’émeraude; lui qui partait avec un certain handicap et les défaveurs des pronostics des observateurs et autres politologues prétendument avertis. Au-delà de cette satisfaction personnelle que cet homme introverti ne montrera ou n’exprimera sans doute jamais, il n’en demeure pas moins que l’événement mérite intérêt et attention.
Les contempteurs, les objecteurs et autres directeurs de conscience auto-proclamés tenteront de banaliser la performance ou alors de la couvrir d’un voile d’opprobre et d’un manteau de honte sous le fallacieux prétexte d’un contexte international où l’alternance et la limitation des mandats sont présentées comme des panacées et la longévité au pouvoir comme une maladie honteuse. Or, comme Paul BIYA lui-même l’a si bien théorisé: « ne dure pas au pouvoir qui veut mais dure au pouvoir qui peut. » Forts de cette sentence, les vrais fidèles et les authentiques disciples du Renouveau ne devraient éprouver aucune honte à célébrer les 40 ans de magistrature suprême de Paul BIYA. Ce dernier n’a pas failli à son serment prêté le 6 novembre 1982; il s’est montré à la hauteur de la mission exaltante de conduire le peuple camerounais et il a su relever les défis les uns après les autres tout au long de ces quarante années marquées par des acquis, des succès incontestables, des crises graves mais aussi des échecs patents. La perfection n’est pas de ce monde.
Sans verser dans le triomphalisme et l’autosatisfaction béate, ces noces d’émeraude célèbrent également la sagesse, la patience et la tolérance d’un homme qui n’a jamais pris le Cameroun comme un jouet mais un bien très précieux pour les générations d’aujourd’hui et de demain. « On ne joue pas avec le Cameroun », aime-t-il à rappeler. Au moment où une certaine opinion parle de plus en plus, à tort ou à raison, de batailles de succession, sans aucune alternative crédible à l’idéologie du Renouveau, cet anniversaire offre une occasion idéale de s’interroger et surtout de sonder l’avenir. Certes, le 6 novembre prochain, les militants et les sympathisants du RDPC vont réitérer leur engagement et leur fidélité au promoteur du Renouveau mais ils devront aussi et surtout se livrer à une certaine prospective.
Car si le bilan de ces 40 ans est bien connu, qu’en est-il de la suite? Une fois de plus, au-delà des batailles et des querelles de personnes, ceux et celles qui font partie de la génération du Renouveau doivent veiller à la pérennité de la doctrine et à la longévité de l’idéologie qui constituent ses fondements. La pensée et la vision du Président Paul BIYA doivent lui survivre. Les adversaires du Renouveau ne s’y sont pas trompés qui usent de circonlocutions pour mieux s’en inspirer. La renaissance, la refondation ne sont-elles pas de simples succédanés ou des ersatz du Renouveau? Poser la question, c’est y répondre pour mettre en garde ceux qui seraient tentés de faire la fine bouche ou de se pincer le nez face au bilan du Renouveau. S’il n’est pas totalement rose, il n’est pas entièrement morose non plus. Et les raisons d’en être fier sont bien plus nombreuses que celles d’en avoir honte.

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