Les brésiliens, forts de leur expérience avérée en matière agricole, ambitionnent de former les agronomes de la Sodecoton et les producteurs de coton.
Le projet d’augmentation du potentiel de production de la culture cotonnière signé en octobre 2021 avec l’Agence Brésilienne de Coopération (ABC) devra, au finish, durer trois mois. Le Brésil projette de contribuer significativement à l’augmentation du rendement dans la production cotonnière au Cameroun à au moins 3 tonnes à l’hectare. C’est un accord complémentaire de coopération technique entre la République fédérative du Brésil et la commission de l’Union Africaine pour la mise en œuvre des projets innovateurs de coopération horizontale au profit du développement durable de la chaîne du coton dans les pays d’Afrique, après les accords du 29 novembre 1973 et celui du 28 février 2007. Le Brésil, classé 2ème gros exportateur mondial du coton avec les mêmes conditions climatiques que le Cameroun est au-delà de 3 tonnes à l’hectare, alors que le Cameroun est en moyenne à 1,5 tonne de coton graine à l’hectare. Néanmoins en Afrique au Sud du Sahara, la Sodecoton a le meilleur rendement. C’est pourquoi en dépit de ce meilleur rendement en culture pluviale de coton en Afrique, le Cameroun est en quête d’amélioration de sa productivité et voudrait donc s’inspirer du savoir-faire brésilien en la matière.
La formation des agronomes de la Sodecoton et des producteurs camerounais par une équipe des techniciens brésiliens spécialisés dans la culture du coton. Ils ont déjà effectué deux voyages en cette campagne agricole 2022. Lors de leur dernier séjour, ils ont passé une dizaine de jours parmi nos coton-culteurs pour transférer leur savoir-faire sur les gains à tirer des bonnes pratiques en matière agricole. Notons que sur les 200 000 producteurs que compte la Sodecoton, 11 700 sont de gros producteurs. Chacun exploite au minimum 5 hectares et est capable de produire au moins 7,5 tonnes. Eux seuls fournissent plus de 30% de la production annuelle de coton au Cameroun.
Vers la fin de la formation, on aura noté des visites des champs témoins d’abord à Yolde, non loin de Kaélé, mais aussi à Boumdjoumi sur la route de Tchéboa dans la région cotonnière de Ngong où des Unités Techniques de Démonstration (Utd) ont été visitées, permettant aux uns et aux autres d’apprécier des spectaculaires résultats.
Ces experts brésiliens ont ainsi partagé leurs expériences à tous les acteurs clés de la filière. Un champ d’essai de 5 hectares à Boumdjoumi sur un sol appauvri et abandonné par son propriétaire est très beau à voir après l’utilisation de bonnes pratiques culturales sous l’encadrement technique des brésiliens. Le transfert d’expériences se met progressivement en place et les planteurs doivent s’approprier ce système d’ajustement technique pour augmenter leur productivité et gagner par la même occasion plus d’argent.
Pierre ABDOU