Le document de programmation économique et budgétaire traduit la volonté du gouvernement de mettre en œuvre, les principaux axes de la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030 (Snd30).
Déposé à l’Assemblée nationale le lundi 3 juillet dernier, ce document de 100 pages assorti d’annexes permettra aux parlementaires de mieux contribuer au cadrage macroéconomique et budgétaire de l’Etat pour les trois prochaines années. Ce débat d’orientation budgétaire a en effet été institué dans le but de mettre en phase le gouvernement de la république et les parlementaires dont la connaissance du terrain et partant des priorités des populations de tout le pays est indéniable.
Selon le document actuellement en débat au Parlement, le Cameroun définit clairement ses priorités pour la période 2024-2026. D’une part, le pays entend poursuivre la reconstruction des régions en crise, notamment, l’Extrême-Nord, le Nord-ouest et le Sud-ouest où il est question de réhabiliter les infrastructures de base endommagées volontairement ou non. Il est également question d’en construire de nouvelles pour permettre un meilleur épanouissement socio-économique des populations vivant dans ces régions.
L’autre priorité du gouvernement est de diminuer au maximum la dépendance de l’économie camerounaise vis-à-vis de l’extérieur. Ceci passe notamment par le renforcement de la politique de l’import-substitution qui consiste à remplacer certains produits de première nécessité importés par ceux produits localement. Les pouvoirs publics comptent à ce titre sur le patriotisme économique des citoyens qui permettra à terme d’inverser la balance commerciale actuellement déficitaire du fait de la grande consommation des biens et produits pouvant être produits localement.
Sachant que cette politique passe par un accroissement de la production locale, le gouvernement entend renforcer la culture de ces produits de consommation courante. La production à grande échelle du blé, manioc, plantain, patate douce, riz, mil, sorgho entre autres, permettra au pays de réduire de manière drastique ses importations de blé dont le montant donne du tournis aux autorités et à la communauté des affaires. L’approfondissement du processus de décentralisation avec le transfert effectif des compétences et des ressources aux collectivités territoriales décentralisées figure également au centre des priorités. C’est ainsi que le pouvoir entend renforcer l’autonomisation des territoires et leur épanouissement socio-économique, socle du de l’émergence du Cameroun tout entier.
Claude MPOGUE