Le 29 juin dernier, le Secrétaire général du comité Central a signé une note portant désignation « des relais régionaux du groupe parlementaire Rdpc au Sénat pour la 3ème législature 2023-2028 ». Le document a abondamment circulé dans les réseaux sociaux tout en suscitant très peu de commentaires ; la plupart se contentant d’interpréter cette décision comme une hiérarchisation entre les sénateurs d’une même Région. Interprétation erronée bien évidemment. Mais peut-on empêcher les observateurs, analystes et autres commentateurs, même les plus chevronnés, de se tromper ? Dans un contexte socio-politique où les dynamiques et les décisions sont perçues sous le prisme du rapport de forces et de leadership, la désignation des relais régionaux au sein du groupe parlementaire Rdpc au Sénat ne pouvait pas échapper à une telle lecture. Mais les commentateurs ont tôt fait d’oublier qu’il ne s’agit pas d’une « nouvelle trouvaille » comme l’ont prétendu certains et que le même dispositif existe également au sein du groupe parlementaire Rdpc à l’Assemblée nationale.
En réalité, il n’y a là rien de nouveau sous le soleil : la tradition des relais, provinciaux hier, régionaux aujourd’hui, existe depuis plus de deux décennies au sein du Comité central. Et comme ils fonctionnent dans la discrétion, très peu de militants connaissent leur rôle au point où certains sont allés jusqu’à prétendre qu’ « il n’existe pas une disposition légale ou institutionnelle qui nomme les représentants du Sénat dans les Régions ». Une affirmation qui relève davantage de la méconnaissance des textes que de la mauvaise foi ou de propos mal intentionnés.
En effet, la création des relais régionaux au sein des groupes parlementaires tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat découle de l’application des dispositions pertinentes du Règlement intérieur qui, en son article 59, stipule que :
1 – le contrôle politique des élus du Parti à différents niveaux relève du Comité central ;
2 – il s’exerce le cas échéant, par l’intermédiaire :
a) des groupes parlementaires du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais au Sénat ou à l’Assemblée nationale ;
b) du Groupe Régional du Rdpc constitué par ses élus au sein du Conseil Régional
c) du Groupe Municipal du Rdpc constitué par ses élus au sein du Conseil Municipal.
Les relais régionaux travaillent par conséquent sous l’autorité des présidents des groupes parlementaires et sont chargés de la diffusion et de la circulation des messages en vue de la cohésion du groupe, du suivi et de l’encadrement des élus pendant les sessions. En aucun cas, ils ne sauraient s’ériger en supérieurs hiérarchiques, en directeurs de conscience ou en surveillants généraux, chaque élu gardant son autonomie vis-à-vis de son électorat. C’est grâce à leur travail de l’ombre que la cohésion et la discipline sont maintenus au sein des groupes. Avec les résultats que l’on connaît au moment des travaux en commissions et du vote des lois en plénière. Au Rdpc, le respect des textes de base est une exigence d’efficacité et de bon fonctionnement.
