La phase théorique de cet atelier de formation a été lancée le 4 août 2023 à Bafoussam par le Centre communautaire de la jeunesse de la Mifi (Ccjm) pour booster la production de cette culture dans le cadre de l’implémentation de la politique de l’import-substitution.
En ce septennat des grandes opportunités initiées par Paul Biya en 2018, le département de la Mifi en particulier et la région de l’Ouest en général sont au cœur de la stratégie gouvernementale de promotion de l’agriculture de 2ème génération. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’atelier de formation aux techniques de production des semences de pomme de terre par boutures apicales racinées organisé à Bafoussam le 4 août 2023. C’était à l’initiative du Pr. Pascal Nguihe Kanté, secrétaire général adjoint des services du Premier ministre, promoteur du Centre communautaire de la jeunesse de la Mifi (Ccjm).
En effet, pour porter sa production nationale de pomme de terre de 400000 tonnes en 2022 à 1 million de tonnes à l’horizon 2030 tel que défini dans la Stratégie nationale de développement (Snd-30) de cette culture, le Cameroun a besoin d’environ 30 000 tonnes de semences par an, contre seulement 2000 tonnes produites actuellement. Grâce à cette nouvelle technique de multiplication des semences ayant fait ses preuves au Kenya, le Ccjm entend donc combler cet important déficit en mettant à la disposition des producteurs des semences de qualité au rendement à l’hectare 10 fois plus élevé. Pour le coordonnateur du Ccjm, cet atelier est une réponse à l’appel du chef de l’État invitant les jeunes à être «des entrepreneurs agricoles dont le Cameroun a besoin». C’était à l’occasion du discours adressé à la jeunesse le 10 février 2016 .
À l’occasion du lancement de la première phase de cet atelier, les participants sont venus des quatre coins de la région de l’Ouest et des environs, pour suivre les enseignements dispensés par le Dr honoré Manfouo Ngandjou, encadreur des producteurs de pomme de terre de cette région. Ces enseignements ont principalement porté sur la production respective des vitro plan, des boutures apicales racinées, ou encore des mini tubercules. Il a également été question au cours de cette première phase théorique, de la mise en place d’un champ école. Pour allier la théorie à la pratique, la formation va se pouruivre en atelier sous forme de champ école. Durant cette dernière phase, les apprenants seront formés sur le terrain pendant tout le cycle de la production de la pomme de terre qui dure trois mois.
Avec une production régionale annuelle de 138000 tonnes sur les 500.000 produits à l’échelle nationale en 2022, la région de l’Ouest est considérée comme le plus grand bassin de production de cette culture au Cameroun. Une production qui s’étale sur un espace d’environ 12000 hectares. Avec la facilitation de l’accès aux semences améliorée, cette production est appelée croître de façon exponentielle au cours des prochaines années, pour faire du Cameroun un producteur majeur de cette culture en Afrique.
Léon Marie EVINA