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L'Editorial

Tout ce qui se fait pour vous, sans vous…

Si une hirondelle ne fait pas nécessairement le printemps, les apparitions médiatiques répétées de certains hommes politiques « saisonniers » annoncent incontestablement l’imminence des échéances électorales au Cameroun. Il n’est un secret pour personne que 2025 sera une année électorale: municipales, législatives, régionales et pour couronner le tout, la présidentielle, la mère de toutes les élections! Un quarté dont la plupart des formations politiques espèrent un jackpot électoral, même si elles ne sont pas certaines d’être sur la ligne de départ pour le quadruplé. Qui vivra verra!


L’un de ces hommes politiques de saison, candidat d’ores et déjà déclaré à la prochaine élection présidentielle, sillonne les plateaux de télévision depuis quelques temps pour dire tout le mal qu’il pense des commissions mixtes électorales dont les attributions vont de l’inscription sur les listes au recensement des votes en passant par l’établissement et la distribution des cartes aux électeurs. Pendant ce temps, certain leader, dont le parti avait conditionné sa participation aux précédentes élections municipales et législatives à la révision du code électoral, soupçonne et accuse le Rdpc de vouloir reporter les échéances de 2025. Comme dirait un sage contemporain, 2025 est lointain, mais certain. On ne perd donc rien à attendre. D’ici à là, le code électoral aura-t-il été révisé? Rien n’est moins sûr mais au sein de l’opposition camerounaise, on n’est plus à une contradiction près.


Au lieu de galvaniser les électeurs et de mobiliser les citoyens, ces polémiques savamment entretenues et ces tergiversations sont plutôt de nature à les décourager surtout quand on sait que dans trois semaines, le 31 août exactement, les inscriptions sur les listes électorales seront suspendues conformément à la loi pour reprendre le 1er janvier 2024. Les minutes s’égrènent, le compte à rebours suit inexorablement son cours et 2025 arrive à grand pas. Dès lors, la désinformation sur le rôle des commissions mixtes électorales est incompréhensible et contre-productive. Le législateur a en effet prévu ce mécanisme pour permettre aux partis politiques d’être des acteurs et de jouer un rôle majeur dans le processus électoral. Il leur revient de mobiliser leurs militants et sympathisants en particulier, les citoyens en général et de veiller à leur inscription sur les listes. De même, ils participent à la distribution des cartes d’électeurs tout comme ils sont représentés au sein des bureaux de vote. Qui, mieux que le parti politique qui présente le ou les candidats à une élection, peut défendre ses intérêts? Une sagesse aussi ancienne que réaliste enseigne que « tout ce qui se fait pour vous sans vous est contre vous ».


En tout cas, le Rdpc n’a pas d’états d’âmes; il se soumet aux rigueurs de la loi et prend une part active au sein des commissions mixtes électorales d’Elecam. Sur le terrain, à quelques jours de l’échéance du 31 août, les responsables des organes de base du parti ne perdent aucune occasion pour sensibiliser, galvaniser et mobiliser les électeurs afin qu’ils s’inscrivent massivement sur les listes électorales. Ils creusent, fouillent, bêchent, tournent et retournent tous les coins et recoins et ne laissent tranquille aucun citoyen en âge de voter tant qu’il ne s’est pas inscrit. On les accusera de harcèlement, de racolage voire de débauchage. Peu importe! Seul compte le résultat. Que ceux qui excellent dans la diversion, la distraction et la polémique continuent. Comme la terre pour les agriculteurs, le terrain ne ment pas en politique. Chacun n’y récolte que ce qu’il a semé.

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