Le recteur de l’université de Garoua parle de l’ambiance de cette rentrée académique, en même temps qu’il se projette sur les nouvelles missions assignées à son institution.
L’Action : Vous avez effectué le tour du propriétaire dans les différents établissements de votre institution. Qu’est-ce qui a retenu votre attention ?
J’ai été agréablement surpris par la forte présence des étudiants et des enseignants le jour de la rentrée. Dans les trois sites en location à travers la ville de Garoua comme dans le site de Djoumassi, la rentrée était effective. Les étudiants étaient en classe et les enseignants dispensaient leurs premiers cours avec beaucoup d’enthousiasme. Toutes les salles étaient occupées et tous les acteurs étaient présents. Les nouveaux étudiants, notamment ceux du niveau 1, n’étaient pas aussi nombreux que les autres, mais les cours prévus ce jour se sont déroulés avec des effectifs modestes qui, sans doute, vont s’accroitre dans les tous prochains jours, les préinscriptions étant appelées à se poursuivre jusqu’à la fin du mois d’octobre. J’en profite pour louer la conscience professionnelle des enseignants et féliciter toute la communauté éducative de Garoua pour cette rentrée réussie.
Cette 2ème rentée académique de l’histoire de votre institution ?
La rentrée académique cette année est placée, comme l’année écoulée, sous le signe de l’optimisation sous contrainte. L’année académique 2022-2023 a été un succès malgré les écueils. A peine créée, l’université de Garoua a accueilli 7000 étudiants. Sans infrastructures propres, avec des ressources humaines et financières limitées, nous avons tenu le pari de caser tous les responsables administratifs et l’ensemble des étudiants grâce à la solidarité agissante qui s’est manifestée entre les différents partenaires de la communauté éducative. Notamment les autorités administratives, les acteurs du secteur privé et les élites ; les cours ont été régulièrement dispensés, les évaluations et les examens organisés dans les délais et les résultats publiés à temps. Cette année, l’équipe pédagogique s’est légèrement renforcée et nous disposons désormais de deux blocs pédagogiques sur notre site, sans oublier que nous bénéficions toujours de la solidarité de nos partenaires d’hier qui laissent à notre disposition les espaces à usage pédagogique octroyés l’an passé. En attendant les fruits du projet pharaonique de construction de l’université de Garoua, projet initié et suivi de très près par le chef de l’Etat et qui nous permettra de disposer d’infrastructures propres, nous capitalisons ces acquis.
Comporte-t-elle une particularité ?
La particularité cette rentrée académique, c’est que, justement, nous serons logés chez nous, sur notre site de Djoumassi qui sera notre campus principal. Sur ce site, nous disposons désormais de deux blocs pédagogiques, en l’occurrence :
Un bloc de 800 places dont un amphithéâtre de de 200 places, deux salles de 100 places et deux salles de 50 places ;
Un bloc de 400 places avec quatre salles de 100 places chacune.
Bien entendu, ces espaces seront judicieusement mutualisés pour un usage optimal par les différents établissements. Mais pour l’instant, il n’est pas possible de nous passer des locaux qui sont mis à notre disposition à travers la ville de Garoua, soit 30 espaces de cours d’une capacité d’accueil de 2000 places ; ces infrastructures vont nous permettre de juguler les 14000 étudiants attendus cette année, dont ceux des trois nouveaux établissements qui ouvrent leurs portes.
De nouveaux établissements ont ouvert leurs portes avec de nouvelles filières. Quelles sont leurs spécificités ?
Effectivement, 3ème nouveaux établissements font leur entrée dans le marché pédagogique cette année académique : La faculté des Sciences, la faculté des Arts, lettres et sciences humaines et l’Institut des beaux-arts et de l’innovation. Chacun de ces établissements a ses spécificités. Ce qu’ils ont tous en commun, c’est deux déterminants essentiels : la professionnalisation et l’innovation. Il est question de former les étudiants qualifiés, prêts à affronter le milieu du travail à la fin de leurs parcours universitaires. Pour ce faire, les programmes intègrent des contenus théoriques et appliqués et les étudiants reçoivent des enseignements à la fois théoriques et pratiques, avec autant que faire se peut, l’intervention des professionnels et des séjours en entreprise. De même, conformément à notre devise (Science, innovation, progrès), notre objectif est de former des étudiants ouverts au monde moderne et tournés vers le futur. Il est donc question d’innover tant au niveau des contenus des enseignements qu’au niveau de l’action pédagogique. L’innovation est d’ailleurs une composante essentielle de l’Institut des beaux-arts et de l’innovation qui se décline de manière concrète dans ses offres de formation.
Interview réalisé par William MONAYONG