C’est la principale recommandation faite aux militants de cette région par le secrétaire général du Comité central. Jean Nkuété y était dans le cadre de la dernière étape de la tournée qu’il effectue dans les 10 régions du Cameroun.
L’enjouement est perceptible sur quasiment tous les visages, en cette après-midi du 14 novembre 2023, dans la salle de conférence de l’évêché de Ngaoundéré, dont le diocèse a célébré les 40 ans il y a un an jour pour jour, sous la conduite de Mgr Emmanuel Abbo. Et pour cause, les militantes et militants sont conscients de ce que le parti au pouvoir est en ce moment sur une pente croissante, en termes de performances électorales. En effet, lors de la dernière élection sénatoriale, le parti du Président Paul Biya avait remporté la totalité des sept sièges en compétition dans la région château d’eau du Cameroun (comme dans les 9 autres régions d’ailleurs), effaçant de ce fait la déconvenue du 14 avril 2013, où le Rdpc avait vu ses listes dans cette région rejetées par Elections Cameroon, l’organisme public en charge de l’organisation des élections au Cameroun. Le parti n’était pas mieux loti lors des élections régionales où il n’a obtenu que 14 conseillers sur 56. Tout comme lors des dernières élections couplées où, le Parti n’avait obtenu que six sièges de députés sur 10 et remporté 12 communes sur 21. « Nous n’en sommes pas satisfaits et nous ne nous en contentons pas du tout », lançait alors Jean Nkuété. On se souvient que tout de suite après, le secrétaire général du Comité central avait sonné la révolte contre cette « situation inacceptable devant être corrigée et retournée en notre faveur le plus tôt possible », rouspétait alors Jean Nkuété, au cours d’une visite de travail le 23 août 2022. La thérapie du patron de l’administration du Parti était simple : « Nous devons tirer toutes les leçons du passé, par un diagnostic sans complaisance qui permettra de dégager les causes et les responsabilités, sans chercher à nuire, à blesser ou à exclure ».
Depuis ce temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts ; les militants se sont mis résolument au travail pour inverser cette tendance et récupérer les localités tombées dans l’escarcelle de l’opposition. Question de « renouer avec les succès, reconquérir les territoires perdus et consolider les acquis dans l’Adamaoua », selon la volonté du Président national.
L’appel de Jean Nkuété n’a pas tardé à se faire entendre. Sous la houlette du chef de la délégation permanente régionale du Comité central, El Hadj Alhadji Mohamadou Abbo, de regrettée mémoire une élite dynamique en tête de laquelle le ministre Mohamadou Moustafa, les responsables du Parti à la base ; des bureaux des sections aux exécutifs des cellules en passant par les sous-sections et les comités de base se sont tout de suite mis au travail. Tenant des meetings par-ci, organisant des formations et autres campagnes de remobilisation et de séduction par-là, débauchant des militants dans les partis de l’opposition, venant en aide aux populations des quatre coins de la région…Le Rdpc n’a lésiné sur aucun moyen pour redorer son blason dans l’Adamaoua.
Et on l’a d’ailleurs vu quelques mois plus tard à travers un test grandeur nature, lors des élections sénatoriales du 12 mars 2023, où la Parti n’a laissé aucune chance à ses concurrents. Nul doute que si les chiffres poursuivent leur tendance haussière, c’est inéluctablement à une moisson très abondante que l’on devra s’attendre, lors des consultations électorales de 2025. En tout cas, les militantes, militants et l’ensemble des forces vives du Rdpc de la région en ont fait le serment. Et le séminaire de formation auxquelles ils viennent de prendre part leur a donné toutes les clefs de la réussite.
Serge Williams FOTSO
