Le parti de Paul Biya a une fois de plus envoyé un message fort à ses concurrents, en prélude aux échéances électorales à venir.
Malgré la restriction du nombre de carrés et des effectifs imposée par l’administration, contrainte de temps oblige, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais a encore tenu son rang de parti leader. Bien plus encore, il y est allé de la manière, de la qualité et de la quantité.
Son sens de l’organisation et de la discipline a été tel que les invités sont restés admiratifs devant une telle réussite. Pas étonnant donc que le passage des autres partis politiques ait vite été oublié.
Le bouquet d’ouverture à lui tout seul rafflait la mise, s’il fallait parier. Constitué de la fresque, de l’effigie du chef de l’État, le drapeau du Cameroun et la banderole, dans un agencement digne des grands spécialistes des parades, ce bouquet était à lui seul tout un spectacle beau à voir. Que dire de la majestueuse du carré des Amazones du Comité central, dont la tenue vestimentaire pourrait laisser saliver le plus radical des misogynes. Lorsqu’apparait le commandant des troupes, dans un ballet dont il détient seul le secret, la foule est en liesse. Grégoire Owona arrache des applaudissements à tout rompre dans le public. C’était sans compter avec le reste des troupes, notamment les deux carrés spéciaux constitués des nés en 1972 et 1982 baptisés respectivement carré “de l’unité” et “du Renouveau”. Une spécificité inimitable du Rdpc.
Après ces marques déposées, vint le tour de la quantité. Une mobilisation qui a failli dérouter le protocole d’Etat qui coordonnait la parade. Le 12 x 12 exigé a été largement dépassé. Les sept Sections du Mfoundi n’ont pas fait dans la dentelle. Ici aussi, il n’y avait point de fausse note. L’uniforme des tenues était telle qu’on croyait que c’est le même couturier qui a réalisé ce chef-d’œuvre. Chaque section était composée de trois carrés correspondant aux trois organes Rdpc, Ofrfpc et Ojrdpc. « Nous l’avons fait pour marquer notre territoire. En matière de politique au Cameroun, c’est nous, c’est le Rdpc et non les autres qui semblent se complaire dans la gesticulation, leur jeu favori », a affirmé Maxime Biyo’o Mbenti, l’un des encadreurs du défilé du Rdpc.
2025 dans le viseur
Comme dans l’armée, le pas alerte et ferme des défilants du Rdpc en disait long sur le message que ce parti voulait adresser à ses adversaires politiques. « Tel que nous l’a recommandé la hiérarchie du parti, nous devons montrer aux autres que nous sommes et demeurons les plus forts sur le terrain », a déclaré Mme Rekya Ngeh Nfunfu, l’une des coordonnatrices du défilé du Rdpc.
En effet, les instructions sont claires et fermes. Il faut mobiliser à fond. Aucune piste, aucun élément ne doivent être négligés. Le cap engagé depuis quelques années doit être maintenu jusqu’au finish, au crépuscule des élections prochaines. C’est donc tête haute et poitrine bombée que le Rdpc affiche ses ambitions, en toute modestie néanmoins.
William MONAYONG
