Aboutissement de la ferme volonté politique des chefs d’Etat du Cameroun et du Tchad, cet oléodéoduc participe depuis deux décennies à l’amélioration des conditions de vie des populations.
Considéré comme un exemple de la manière dont deux Etats frontaliers et les investisseurs privés peuvent se mettre ensemble en Afrique pour développer une infrastructure d’envergure, le pipeline Tchad-Cameroun a généré de son ouverture au 15 septembre 2023, 431,41 milliards de Fcfa de droits de transit pour l’Etat camerounais. De Doba au Tchad à Komé à Kribi au Cameroun, l’oléoduc terrestre qui permet de transporter le brut tchadien jusqu’au terminal situé dans cette cité balnéaire, a permis le transport de 904, 68 millions de barils en 20 ans, une véritable performance.
Ce projet dont les négociations ont duré 7 ans, ont en effet bénéficié de l’implication personnelle des présidents Paul Biya et Idriss Déby du Tchad, déterminés à démontrer que deux pays frères peuvent s’entendre pour la réalisation du plus grand projet d’Afrique subsaharienne. La Banque mondiale et tous les autres partenaires financiers ont accepté d’accompagner le projet grâce à la confiance vis-à-vis du Cameroun, dont la stabilité politique et l’immense potentiel économique sont un gage de sécurité pour les investissements publics et privés. D’où le formidable enthousiasme observé lors de l’inauguration officielle le 12 juin 2004, de cette infrastructure de poids, en présence des Présidents Paul Biya et Idriss Deby Itno de regrettée mémoire, de même que tous leurs collègues d’Afrique centrale et du président de la Banque mondiale d’alors.
Sur le plan technique, c’est un projet qui a totalement respecté les aspects environnementaux. L’oléoduc étant en effet protégé contre la corrosion qui empêche les fuites de pétrole. Constitué de tubes métalliques de 760 mm de diamètre enfouis à une profondeur d’un mètre, avec deux stations de pompage à Dompta et Bélabo.
Sur le plan administratif, le pipeline est géré par le Comité de pilotage et de suivi des pipelines (Cpsp), côté camerounais. Cette instance joue le rôle de facilitateur des relations entre le titulaire de l’Autorisation de transport par pipeline (Atp), à savoir la Cameroon Oil Transportation Company(Cotco), et les administrations et organismes publics concernés. C’est également le Cpsp qui s’est chargé du délicat dossier des indemnisations et de l’atténuation des effets négatifs du pipeline sur l’environnement et la santé des populations riverains, lors de la phase de construction de ce projet historique.
Claude MPOGUE