La Société nationale des hydrocarbures (Snh) a pris une sérieuse option et compte visiblement se positionner durablement dans la dynamique d’industrialisation du Cameroun.
«Il me semble opportun de nous attacher à développer les secteurs de notre économie qui pourront réduire sensiblement nos importations de biens et services. Cette politique présentera l’avantage de nous permettre de rééquilibrer notre balance commerciale chroniquement déficitaire ». A travers ces paroles prononcées dans son discours inaugural du septennat en cours, le 6 novembre 2018, Paul Biya prescrivait ainsi l’accélération de la réalisation du plan d’industrialisation du Cameroun, « une des tâches principales du septennat », précisait-il alors. Or, qu’il s’agisse de papeterie, de cimenterie ou d’exploitation minière, l’activité industrielle revient toujours à une question de consommation d’énergie. Et ça, le ministre Adolphe Moudiki, l’Administrateur directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (Snh) semble l’avoir très bien compris et se charge de le mettre en musique, avec l’aide des partenaires.
Au cours d’un atelier d’information des élites de l’Océan sur les projets de la Snh et de ses partenaires dans ce département, ces derniers ont ainsi pu se rendre compte du niveau d’implication de cette société dans le projet emblématique de la politique d’industrialisation du Cameroun impulsée par le Président Paul Biya. Et surtout, de l’importance du gaz naturel dans l’industrialisation du pays. D’où la nécessité de le valoriser, notamment en fournissant de l’énergie aux industries, à partir des ressources du champ gazier Sanaga Sud opéré par son partenaire Perenco.
« La Snh entend se positionner durablement dans cette dynamique d’industrialisation de notre pays, comme fournisseur d’une énergie suffisante, stable et peu polluante ; de manière à pouvoir écrire les plus belles pages du Renouveau industriel du Cameroun », a promis Adolphe Moudiki, par la voix de sa représentante. Un premier gazoduc a ainsi été construit en février 2013, pour alimenter la centrale thermique de la société Kribi power development company (Kpdc) à Mpolongwe, d’une capacité de 216 MW. Au 30 avril dernier, le gazoduc avait déjà permis de livrer 3,038 milliards de m3 de gaz naturel à ladite centrale.
La construction cette année d’un deuxième gazoduc participe également de cette dynamique qui permettra à la Snh de livrer 100 000 à 184 000 m3/j de gaz à la société Keda Cameroon ceramics Ltd, filiale du groupe chinois Keda, l’un des leaders mondiaux du secteur. En fournissant en quantité suffisante son gaz à ces deux structures et à bien d’autres dans le futur tel qu’annoncé au cours de cette formation, la Snh pose ainsi les jalons de la zone industrielle de Kribi, dont le développement avait été appelé de tous ses vœux par le chef de l’Etat, le 9 octobre 2011, lors de la cérémonie de pose de la première pierre du Port en eau profonde de Kribi.
Et l’apport de la Snh dans l’économie du Cameroun ne s’arrête pas là, puisque selon Nathalie Moudiki, la société a pu transférer 622,840 milliards de francs Cfa au trésor public en 2023 et un total de 2.599,288 milliards de francs entre 2019 et 2023. Sans oublier les 63 milliards de dividendes versés à l’Etat, son unique actionnaire.
Serge Williams FOTSO