Une chose est certaine: 2025 n’est plus si loin. Le Conseil constitutionnel, juge des élections, est déjà prêt: le dernier membre a prêté serment hier. Pas moyen également d’oublier ou d’ignorer cet important rendez-vous avec toutes les manœuvres et les gesticulations qui agitent la scène politique camerounaise depuis plusieurs mois. La première évaluation de toute cette agitation aura lieu le 31 août, date butoir de la période légale des inscriptions sur les listes électorales pour l’année en cours. Plus qu’une cinquantaine de jours et chacun saura alors dans quelle catégorie il sera rangé: du côté des cigales qui ont passé leur temps à chanter et à amuser la galerie ou du côté des fourmis qui ont patiemment fait des réserves de voix pour les prochaines échéances électorales en inscrivant le maximum de citoyens sur les listes d’Elecam. En attendant ce bilan d’étape, les acteurs politiques camerounais, tous bords politiques confondus, gagneraient à jeter un coup d’œil même furtif sur ce qui se passe dans le monde.
En France, après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale, le pouvoir en place n’est pas certain de conserver la majorité et l’on s’achemine vers une cohabitation entre l’actuel chef de l’Etat et une majorité d’extrême droite ou d’extrême gauche. Quoi qu’il en soit, dimanche prochain après le second tour des législatives, le paysage politique français connaîtra un chamboulement de très forte amplitude. Après plusieurs avertissements, les électeurs ont décidé en leur âme et conscience de tourner le dos au parti présidentiel. Il est reproché au pouvoir en place une forme d’autisme et d’arrogance.
En Grande-Bretagne, des élections législatives anticipées ont lieu demain mais les sondages donnent le parti conservateur au pouvoir perdant.
En Afrique du Sud, l’Anc, le parti historique, a connu une chute vertigineuse dans les urnes qui ne lui a pas permis de conserver à l’Assemblée nationale sa confortable majorité reconduite presque automatiquement à chaque échéance électorale depuis 1994. L’Anc, parti hégémonique depuis le retour de la démocratie en Afrique du Sud, est obligé de partager le pouvoir avec ses adversaires d’hier.
Aux États-Unis d’Amérique, après le premier débat télévisé entre le président sortant et son adversaire républicain, les électeurs démocrates ne savent plus à quel saint se vouer, au regard de la prestation de leur candidat. Beaucoup n’hésitent plus à pointer son âge avancé et ses facultés intellectuelles.
Ces quatre situations dans quatre pays différents montrent à quel point la démocratie est fragile et volatile. Rien n’y est jamais définitivement acquis. Ces exemples soulignent surtout l’exigence de vigilance et la nécessité pour les acteurs politiques de faire preuve d’humilité en toutes circonstances. Les militants et sympathisants du Rdpc gagneraient à s’inspirer de cette actualité internationale au moment où certains d’entre eux semblent passer le temps dans des querelles intestines et fratricides. Ils gagneraient surtout à rester vigilants, humbles, proactifs et prêts à faire face à tout imprévu ou éventualité. Il n’y a pas trente-six mille solutions pour y arriver: ils doivent rester concentrés, disciplinés et unis. C’est la formule de la victoire.