Les Jeux de la 33ème olympiade de l’ère moderne s’achèvent dimanche prochain à Paris en France. Pendant que le pays organisateur se contemple dans son miroir grossissant ou déformant, chaque délégation fait son bilan et tire des leçons de sa participation. Malgré les polémiques ayant émaillé la cérémonie d’ouverture, la France peut estimer, à juste titre, avoir réussi le pari de l’organisation. Pendant trois semaines, le sport a une fois de plus démontré ses vertus et ses atouts en termes de mobilisation, de rassemblement et de brassage des peuples, même si les armes ont continué de crépiter un peu partout dans le monde, alimentant davantage des conflits et des crises déjà bien meurtriers.
Qu’à cela ne tienne, les Jeux olympiques de Paris ont apporté un peu de détente, de respiration, de convivialité, d’humanité et de fraternité à la planète. Au regard de la composition des délégations, il a été aisé de se rendre compte que le monde est de plus en plus métissé et multiracial ; toutes les races ou presque se retrouvant dans la plupart des délégations. Certes, le déséquilibre et les inégalités persistent entre le Nord et le Sud puisque de nombreux athlètes venus d’Afrique sont allés grossir et renforcer les rangs des délégations des pays occidentaux ou asiatiques alors que le mouvement inverse est encore timide. Quoi qu’il en soit, le « village global » dépasse désormais le seul cadre de la communication.
Dans ces conditions, pour le Cameroun dont la délégation ne comprenait que six athlètes-quatre femmes et deux hommes -l’essentiel était plus que jamais de participer et non de gagner. La moisson proche du néant est effectivement proportionnelle à la taille de la délégation et personne ne sera donc surpris qu’aucune médaille n’ait été remportée. Une performance et des résultats qui contrastent avec les éditions précédentes où le Cameroun était mieux représenté, au moins en nombre, et ne rentrait pas toujours bredouille. Les JO de Paris 2024 confirment bel et bien le déclin du sport camerounais, de plus en plus au creux de la vague.
C’est le lieu de réaffirmer que le sport de très haut niveau s’accommode mal avec l’improvisation, les approximations et l’amateurisme. Le Ministère des sports et de l’éducation physique, le Comité national olympique et les athlètes camerounais devraient se donner toutes les chances pour mieux préparer la prochaine olympiade. La recette ou le secret ne relèvent pas du miracle : rigueur et sérieux dans la préparation, professionnalisme, méthode, etc.
En attendant, force est de constater que le mouvement sportif camerounais dans son ensemble est de plus en plus lent, qu’il descend de plus en plus bas et qu’il est de plus en plus faible. On est définitivement loin de la devise olympique qui proclame : plus vite, plus haut, plus fort. Une devise qui sonne comme une invitation à donner le meilleur de soi-même et à vivre ce dépassement comme une victoire.
Les acteurs politiques gagneraient eux aussi à s’en inspirer pour repousser leurs limites et tendre vers l’excellence. Ils y auraient d’autant plus intérêt que contrairement au sport, en politique, l’essentiel ne peut pas se résumer à participer mais bel et bien à gagner. Or pour gagner, il faut être irréprochable. En sport comme en politique, les victoires se préparent. Elles ne relèvent pas du hasard ou d’une génération spontanée. Avis à tous ces acteurs politiques qui ont délaissé le terrain pour écumer les plateaux de télévision et les réseaux sociaux.
Quant à nous à la Rédaction du journal l’Action, à compter de ce mercredi 7 août, nous marquons une pause ; nous observons une trêve pour revenir plus vite, plus haut et plus forts dès le 4 septembre. C’est notre manière à nous de préparer 2025.