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Service après-vente

Un air de pré-campagne électorale a soufflé et flotté tout au long des travaux de la session qui s’achève aujourd’hui dans les deux chambres du Parlement camerounais. Malgré cette ambiance électrique, députés et sénateurs ont finalement adopté le budget de l’Etat pour l’année 2025. La surenchère observée pendant les débats s’explique aisément par le fait qu’il s’agissait pour la représentation nationale de voter le dernier budget avant les importantes échéances électorales de l’année prochaine. L’hémicycle de l’Assemblée nationale a particulièrement vibré au rythme des joutes oratoires entre les élus de la majorité et les membres du gouvernement d’une part et les députés de l’opposition d’autre part. Pendant ce temps, les réseaux sociaux étaient envahis par toutes sortes de rumeurs aussi fallacieuses les unes que les autres relatives aux mesures prétendument nocives contenues dans la loi de finances. L’objectif de cette avalanche de « mauvaises nouvelles » savamment distillées est de monter les esprits et d’exacerber le mécontentement populaire en cette période pré-électorale.

Certains membres du gouvernement, le ministre des Finances notamment, ont commencé à tordre le cou à toutes ces tentatives de désinformation, de manipulation et d’intoxication. Mais cela ne suffira sans doute pas. L’hydre du mensonge a en effet plusieurs têtes et même si l’on en coupe une, plusieurs repoussent. C’est dire que toutes les composantes de la majorité au pouvoir ont du travail et ce serait un tort de penser que les ministres doivent être les seuls à monter au créneau.    

Tout le monde doit être sur le pont et en ordre de bataille pour assurer « le service après-vente » de la loi de finances avant, pendant et après sa promulgation. Les uns et les autres sauront trouver les arguments nécessaires pour convaincre les populations des bonnes intentions du gouvernement à leur égard ; lesquelles bonnes intentions sont contenues dans le budget et qui sont contraires aux fake news répandues avec complaisance dans les réseaux sociaux.

Les députés et les sénateurs qui ont soutenu le gouvernement pendant la session et voté la loi de finances devraient être naturellement en première ligne de ce combat. Telle est d’ailleurs la directive que leur a donnée le secrétaire général du comité central : « allez sur le terrain, organisez des tournées parlementaires et répandez la bonne nouvelle auprès des populations ».  Au-delà des divergences occasionnelles entre élus et membres du gouvernement, voici venue l’heure de montrer la solidarité et la cohésion. La vulgarisation, la sensibilisation et la diffusion de la bonne information sur le budget 2025 constituent un test grandeur nature pour tous ceux qui se réclament de la majorité présidentielle. Il est plus que jamais temps d’éviter les couacs et les piques pour parler d’une seule voix. La victoire sera collective ou ne sera pas.

Par Christophe Mien Zok

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