Cette escalade est venue lui donner le coup de grâce, elle qui était déjà fortement impactée par le coronavirus. Et personne ne sait quand est-ce que la situation reviendra à la normale.
Comme il fallait s’y attendre, ce conflit entre la Russie et l’Ukraine, les deux principaux exportateurs de blé au monde avec 30% du volume aurait de fâcheuses conséquences sur l’alimentation mondiale. D’autant plus que la crise sanitaire mondiale avait déjà déréglé les échanges avec une forte augmentation du fret maritime, celle du prix du riz, du maïs, du pétrole, du gaz et de l’électricité. Au moment où l’on tablait déjà sur une reprise certes lente mais confirmée, cette guerre en Ukraine est venue donner un coup de pied dans la fourmilière. Et personne ne sait plus où donner de la tête.
Car avant ce conflit, la tonne de blé avait déjà augmenté de 27,77% ; l’huile de palme de 53,38% ; le soja à 67%… Les matériaux de construction ont également vu leurs prix suivre la même tendance inflationniste, du fait du renchérissement des principales matières premières. En un mois, le prix de toutes ces denrées a explosé et l’augmentation varie de 45 à 75% ! Face à cette situation que personne n’a prévu, les gouvernements, à commencer par ceux des pays dont les économies étaient jadis qualifiées de plus solides, font tout pour éviter des crises sociales car les consommateurs sont asphyxiés.
En Europe où l’inflation a atteint 7,5% en un an au mois de février 2022, la situation est plus grave. Dans l’alimentation, la hausse est de 5% contre 4% en février, celle des services se situe autour de 2,7% contre 2,5% un mois plus tôt. Le prix du carburant à la pompe a connu la même évolution, au point où la grogne des ménages est de plus en plus perceptible. Cette situation a contracté le produit intérieur brut(Pib), de 3,7% contre 4,2 % en début d’année. Ce qui a contraint les gouvernements à mettre sur pied, des plans d’aide dans le but d’atténuer les conséquences de cette guerre somme toute inutile. L’Espagne par exemple, vient de voter un plan d’aide de 6 milliards d’euros à cet effet.
Au Cameroun où la situation n’est guère plus reluisante, les pouvoirs publics ont pris de nombreuses mesures pour réguler la situation. La plus importante et qui a été applaudie des deux mains par le patronat et les autres partenaires nationaux, est le maintien de la subvention de l’Etat pour le super, le gasoil, le pétrole lampant et le gaz domestique, malgré la flambée des cours du baril du brut et du gaz. Cette mesure décidée par le chef de l’Etat, Paul Biya himself, vont couter 672 milliards à l’Etat et permettre une certaine stabilité des prix. D’autres mesures d’accompagnement sont destinées aux entreprises dans le même but. Elles vont de l’exonération partielle ou totale de certains impôts et taxes à l’importation de certains produits et matières premières. Le Cameroun est sur ce point, sur la bonne voie.
C.M.