Depuis quelques semaines, les nervis et les sicaires autoproclamés « combattants de la libération » en vue de la création d’un état imaginaire dans les deux régions camerounaises du Nord-ouest et du Sud-ouest multiplient les exactions les plus sanglantes et ignobles comme s’ils devaient battre des records et des performances en matière d’horreur. Après l’attaque d’un poste de gendarmerie dans le Noun sanctionnée par l’assassinat de plusieurs gendarmes, leur décapitation et l’exhibition des têtes des victimes comme trophées de guerre, ils sont montés de plusieurs crans dans l’indicible et l’innommable. En effet, à peine retombée l’indignation provoquée par cette incursion barbare dans la région de l’ouest, les adeptes de la terreur ont pris pour cible l’hôpital de district de Mamfe dans le département de la Manyu et l’ont incendié sans aucune pitié pour les malades hospitalisés. Ils ne sont pas à leur premier forfait dans ce domaine, puisque l’hôpital de Kumba avait subi le même sort il y a quelques années. N’ayons pas peur des mots: les auteurs de ces actes commettent des crimes de guerre passibles de poursuites devant les tribunaux internationaux. Mais aussi bien les donneurs de leçons occidentaux, les commanditaires de ce conflit, les organisations non gouvernementales, que les pseudos défenseurs des droits de l’homme et leurs affidés locaux font la sourde oreille, refusent de voir cette barbarie et ne disent absolument rien pour la condamner. Ipso facto, ils se rendent complices de ces tueurs sans foi ni loi.
Quel crime le Cameroun a-t-il donc commis pour mériter un tel acharnement? Qui veut donc déstabiliser notre pays et ruiner ses efforts de développement? Ceux qui détruisent aujourd’hui les écoles, incendient les hôpitaux et posent des engins explosifs pour endommager les infrastructures routières sont les mêmes qui ont pris les armes il y a un peu plus de cinq ans pour faire sécession au nom de la prétendue marginalisation des régions anglophones et de leur supposé retard en matière de développement. Alors question: cinq ans après, le Nord-ouest et le Sud-ouest ont-ils progressé ou régressé? Poser la question, c’est y répondre. Au-delà du lourd bilan humain, l’impact socio-économique de cette crise absurde est énorme. Malheureusement, tous les Camerounais, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest doivent en payer le prix, au nom de la solidarité nationale. Toutes ces ressources financières, matérielles et logistiques gaspillées pour une cause utopique et chimérique qui ressemble étrangement à un voyage en absurdie auraient permis à notre pays de poursuivre sa marche en avant vers le progrès.
Qui paiera les pots cassés? Certes le gouvernement s’est engagé dans la voie vertueuse de la reconstruction, mais celle-ci s’apparente de plus en plus à un travail de Sisiphe; ou l’éternel recommencement voire le tombeau des Danaïdes. Ceux qui ont déclenché ce conflit, l’entretiennent et tentent de l’exporter au-delà des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest veulent assassiner la République mais ils n’y parviendront pas. Le sang des Camerounais versé inutilement pour ce conflit stupide tourmentera les auteurs et leurs commanditaires jusqu’à la fin de leurs jours sur terre. Chaque jour qui passe, ils démontrent par leurs actes toujours plus sanguinaires, inhumains et barbares que la république imaginaire d’Ambazonie pour laquelle ils prétendent se battre rime plus que jamais avec l’absurdie, un pays où règne l’absurde, mélange de fiction, de chimère et de non-sens.