Le vice président du Comité national de suivi du Bip parle des mesures mises en place pour une meilleure rationalization de le dépense publique.
L’Action : Comment doit-on interpréter les changements intervenus au sein du Comité ?
Aristide Bernard Ndo : Introduit dans le paysage institutionnel par les pouvoirs publics en 2008, au lendemain de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte caractérisé par un afflux de ressources financières inédit, le dispositif du suivi participatif du Budget d’investissement public (Bip) visait la rationalisation de la dépense publique, fort décriée alors. L’on se souvient que les ouvrages fictifs étaient légions à cette époque-là, tout comme les détournements de projets divers. La mise en œuvre du suivi citoyen de l’action publique est alors venue diversifier les acteurs impliqués dans le suivi de la dépense en y introduisant des personnalités indépendantes, ou tout au moins extérieures à l’administration.
Depuis 2013, le dispositif participatif de suivi de l’exécution physico-financière en est à sa deuxième génération. La décision du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Amenagement du territoire qui renouvelle les membres du Comité national injecte du sang neuf à cette institution, dans un contexte où les textes, constatant la composition des Comités régionaux et départementaux sont en cours d’adoption pour parachever le dispositif au niveau national.
L’exécution du Bip pose problème à certains endroits, comment l’expliquer ?
Les réformes institutionnelles récemment adoptées par notre pays ont induit une gestion plurielle des ressources publiques, sanctionnée par des fortunes diverses. En effet, et cela constitue une tendance lourde depuis la mise en œuvre de la décentralisation, la faible performance des collectivités territoriales, peu outillées en compétences techniques, plombe considérablement l’exécution du Bip dans les territoires. Il en est de même de la situation sécuritaire ou d’enclavement caractéristique de certaines localités.
La qualité des infrastructures financées par le Bip demeure sujette à caution. Que peut-on attendre du Comité à cet égard ?
S’il est un résultat probant dont la mise en œuvre du suivi participatif peut se targuer, c’est sans doute, l’éradication des détournements de projets et des ouvrages fictifs. Avec la publication du Journal des Projets chaque année, et dans chaque région, les bénéficiaires de l’investissement public en sont désormais les irréductibles gardiens. Le défi se situe alors désormais dans la qualité des ouvrages, c’est-à-dire dans leur opérationnalité et la capacité de satisfaire aux attentes des bénéficiaires. De ce point de vue, le Comité qui regorge en son sein les diverses représentations des bénéficiaires, à savoir les représentants de la société civile, les représentants des communautés villageoises, les élus locaux et les Parlementaires, sont ainsi outillés pour défendre leurs intérêts et exiger des infrastructures de qualité, conformes aux cahiers de charges des entrepreneurs, sous peine d’irrecevabilité.
Interview : Claude MPOGUE