Tout est mis en œuvre aussi bien au niveau d’Elecam, qu’au sein des partis politiques pour que l’opération s’achève en roue libre.
Le calme observé au siège d’Elecam à Yaoundé ce lundi 25 juillet 2022 peut être trompeur pour le visiteur. Mais comme l’assure notre guide, tout le monde est au travail. En dépit de ce contexte marqué par la visite imminente du chef de l’Etat français Emmanuel Macron, le travail se poursuit sereinement, pour que la révision des listes électorales qui s’achève le 21 août prochain, soit pratiquement dans un mois, soit une réussite. L’on apprendra ensuite et sous le sceau de l’anonymat que le Conseil électoral et la direction générale n’ont pas ménagé leur peine pour encourager tous les autres acteurs du système électoral à booster les inscriptions sur les listes électorales, à commencer par les partis politiques.
Malgré l’insistance de reporteur, motus et bouche cousue sur les tendances et les chiffres de cette opération qui s’étend chaque année, du 1er janvier au 31 août et qui consiste en l’enrôlement des citoyens ayant atteint la majorité électorale et les compatriotes n’ayant jamais été inscrits sur les listes électorales d’Elecam jusqu’à ce jour d’une part, à la « mutation » technique des électeurs ayant changé de lieu de résidence pour diverses raisons, depuis la dernière élection ou referendum organisé dans le pays.
Etape cruciale du processus électoral, la révision des listes électorales est ainsi mise à profit par les partis politiques organisés, pour recenser et faire enrôler leurs militants et sympathisants. C’est ce qui permet à chaque formation d’évaluer son potentiel électoral réel. Ces derniers multiplient par conséquent des stratégies dans ce sens pour qu’il en soit ainsi, en ratissant large aussi bien dans les villes qu’en zone rurale. D’autant plus que les concernés ne se montrent pas souvent très engagés au cours des années où des élections ne sont pas programmées. Les plus futés ne tiennent pas compte de cet élément et s’investissent à fond pour que leurs troupes soient entièrement inscrites ; car chaque parti politique structuré doit être à tout moment prêt à aller aux élections.
Au Rdpc comme il est de tradition, il s’agit d’une activité clé du Plan d’action annuel. Même si les responsables politiques concernés en maitrisent les enjeux, le secrétaire général, Jean Nkuété ne manque aucune occasion pour leur rappeler de ratisser large pour que tous les militants et soutiens du Rdpc soient effectivement inscrits avant cette date butoir. La direction du Rdpc se réjouit d’ailleurs des dispositions prises par ses militants promoteurs d’activités de vacances, qui mettent à profit ces grands rassemblements pour inscrire tous les jeunes en âge de voter et tous ceux qui ne figurent pas encore sur les listes d’Elecam.
Se démarquant ainsi des partis politiques dont les militants sont plus présents dans les réseaux sociaux que sur le terrain politique et qui ne sont par conséquent inscrits nulle part. particulièrement engagés et débordant d’enthousiasme sur la toile, ils ont totalement désillusionné leurs champions. Notamment à l’élection présidentielle de 2018, où ces derniers se sont rendus compte qu’ils ne leur étaient d’aucun apport lors de l’élection proprement dite car ce jour, chacun ne récolte que ce qu’il aura semé. A bon entendeur…
Claude MPOGUE