Au cours de la séance de travail qu’il a eue avec les militantes et militants de cette région, le secrétaire général n’a pas manqué d’attirer leur attention sur cet important aspect qui maintient la base et le sommet du parti au même niveau d’information.
Dans tout système politique, et qui plus est en démocratie, le parti au pouvoir, qu’il justifie d’une majorité relative ou absolue, se doit d’être le premier socle de l’action gouvernementale, à travers ses représentants élus nationaux ou locaux. Leur rôle de législateur ou de conseiller exige de comprendre l’esprit des lois, de planifier de nouvelles lois, d’étudier les lois proposées, d’en discuter et d’appuyer ou non leur adoption pour le cas des parlementaires. À titre de représentant de leurs électeurs, ils peuvent et doivent exprimer leurs inquiétudes et leurs points de vue, intervenir en leur faveur et les aider à résoudre des problèmes. Cette fonction ne peut être remplie que lorsque les élus descendent régulièrement sur le terrain rencontrer leur électorat à la base.
Ce qui n’est pas toujours le cas, ou l’est rarement au Cameroun. D’où la sortie justifiée du patron de l’administration du Rdpc récemment à Bafoussaùm : « (…) les comptes rendus aux militants, après les assises des institutions, sont obligatoires à tous les niveaux : Sénat, Assemblée nationale, conseil régional et conseil municipal », a rappelé le secrétaire général du Comité central, Jean Nkuété à ses camarades de l’Ouest. « Le Rdpc ne doit pas être qu’une simple machine électorale que l’on fait fonctionner tous les cinq ans à l’approche des échanges », avait fait remarquer Paul Biya, le Président national de ce parti au cours de son allocution d’ouverture du 3ème Congrès extraordinaire du Rdpc le 25 juillet 2006 à Yaoundé. Avant de poursuivre en insistant sur le caractère immuable du rôle que doivent jouer ses élus dans l’accompagnement de l’action gouvernementale : « Notre parti c’est l’âme du Renouveau, c’est l’avant-garde de la démocratie, c’est le levier qui nous permettra de vaincre la pauvreté. Il lui revient évidemment de le soutenir en expliquant à la population les décisions qui sont prises au parlement (…). Pour le citoyen éloigné des cercles du pouvoir, il n’est pas toujours évident de comprendre des décisions dont les tenants et aboutissants lui échappent ».
C’est dire que les intersessions doivent servir au maximum à organiser ou tenir des rencontres, formelles ou non, grandioses ou pas pour informer au maximum la base. Encore que ce ne sont pas les occasions qui manquent. Les textes de base du Rdpc en offrent une panoplie que constituent les conférences des organes de base. Pourquoi les interpelés ne les saisiraient pas pour permettre au Rdpc de jouer à fond son rôle de « Force d’écoute et de proposition » tant souhaitée par le Président Paul Biya.
C’est une exigence d’une impérieuse nécessité qu’il vaut mieux inculquer dans l’Adn des élus du parti, pour éviter d’être surpris le moment venu. D’ailleurs Jean Nkuété ira même plus loin pour fustiger cette attentisme qui cause d’énormes tords au Rdpc, lorsqu’il s’insurge en ces termes pour indexer quelques exemples : « Il est inconcevable par exemple qu’un chef traditionnel membre du parlement termine son mandat sans donner un verre d’eau ni à ses propres collègues chefs, ni aux maires, ni aux présidents des sections, ni au bureau de la région et prétende que sa réélection sera facile ». A bon entendeur…
William Monayong