Les textes de base du Rdpc constituent une véritable mine d’enseignements inépuisable pour tout militant sérieux désireux de parfaire sa formation et de renforcer ses convictions. Depuis un mois, nous exploitons et prolongeons dans ces colonnes les thématiques développées par le Secrétaire général du comité central au cours de ses rencontres avec les militants dans les Régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Ouest et du Sud. Parmi les sujets générateurs de tensions, de dissensions et de polémiques au sein des organes de base figurent les éclatements; autrement dit la modification du ressort territorial d’une unité politique. Pendant des années, les présidents de sections et de sous-sections ont multiplié les organes de manière anarchique et à des fins électoralistes. À l’approche des compétitions internes, des comités de base et des sous-sections plus ou moins fictifs étaient créés à tour de bras pour permettre de gonfler artificiellement le nombre d’électeurs. Malgré les mises en garde du Comité central et la suspension de ces opérations, certains ont voulu poursuivre la sale besogne. La validation du sommier est venue freiner leurs ardeurs puisqu’elle était assortie de l’interdiction stricte de créer de nouveaux organes sauf autorisation préalable du comité central.
Depuis lors, les éclatements sont quelque peu en veilleuse et le parti ne s’en porte pas plus mal. En effet, la multiplication des organes en grand nombre ne garantissait aucune vitalité réelle sur le terrain. Quantité ne rimait pas toujours avec qualité. Au contraire, cette prolifération donnait une illusion de solidité mais en réalité elle profitait davantage à quelques individus, certes des responsables, mais pas au parti en tant que tel. On a encore en mémoire cette circonscription électorale dans le Littoral où, à l’occasion d’une élection législative et municipale, le Rdpc mordit la poussière alors que sur le papier, le nombre de responsables inscrits dans son sommier équivalait presque à celui des électeurs enregistrés sur les listes d’Elecam. Comment expliquer et comprendre un tel mystère sinon par le fait que les données du sommier étaient fictives?
Les éclatements ne sont pas des sujets d’amusement. On ne modifie pas le ressort territorial d’un organe pour faire plaisir à quelques militants ou responsables. Non seulement la modification doit tenir compte d’un certain nombre de critères dont la géographie, la démographie, l’enclavement ou la concurrence politique mais il doit surtout respecter la démarche prescrite par les textes du parti. À cet égard, il est stipulé que c’est la conférence de l’organe immédiatement supérieur qui est compétent en la matière. Illustration: le comité central, plus précisément le Président national, est seul habilité pour modifier le ressort territorial d’une section ou pour en créer de nouvelles; la conférence de section l’est pour les sous-sections; la conférence de sous-section pour les comités de base; la conférence de comité de base pour les cellules. Il s’agit d’une décision concertée, collégiale et collective et non de la volonté d’un seul individu, fut-il président. Telle est la seule et unique procédure à suivre si l’on veut effectuer des éclatements sans éclats de voix dans les rangs du parti.