Une certaine opinion alimentant la théorie s’est répandue ces derniers mois. La situation du pays reste cependant enviable.
On l’a annoncée agonisante, mais l’économie camerounaise tient. Selon certains spécialistes, elle reste importante et la plus diversifiée de la sous-région. Elle représentait 45% du Pib de la Cemac en 2021, selon le Fonds monétaire international. Malgré les nombreuses crises qui embrasent l’actualité, en plus du Covid-19 et la crise sociopolitique dans les régions anglophones, elle affiche une croissance annuelle moyenne de 4% depuis les années 1980. Parmi les points à mettre à l’actif de cette légère croissance : l’agriculture et le secteur du Btp. Nonobstant cette crise sanitaire, le Cameroun a eu un impact moins important et a enregistré un taux de croissance d’environ 0,5% en 2020.
Soutenue par une bonne campagne agricole, dopé d’un important secteur vivrier, ainsi que par un secteur du Btp dynamique porté par la demande privée. L’économie camerounaise a continué sa progression en 2021, avec un taux de croissance du Pib estimé à 3,5% et les perspectives demeurent positives à moyen terme, avec un taux de croissance attendu à 4,1% en 2022 et à 5% à moyen terme. La hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires, de l’énergie, des intrants agricoles et imputables à la guerre en Ukraine risquent de conforter les déclinistes pour qui le Cameroun s’effondre.
Au-delà de toutes considérations historiques, le pays de Paul Biya, jouit en 2022 d’un rayonnement très enviable. Ce sont les études qui le disent. Selon le Fmi, en 2021, la croissance du Pib s’est accélérée pour atteindre 3,5% contre 0,5% en 2020. Il pourrait atteindre 4,1 % en 2022 et 4,3 % en 2023, en raison notamment de l’augmentation de la production de gaz et la poursuite de la consolidation budgétaire engagée dans le cadre du programme économique et financier signé avec le Fmi en juillet 2021. Mais aussi et surtout grâce à la relance de l’activité non pétrolière et à la poursuite des investissements. Le déficit budgétaire quant à lui s’est réduit de 3,1% du Pib en 2021 contre 3,3% les deux années précédentes, grâce aux mesures d’assainissement budgétaire visant à réduire les dépenses et à augmenter les recettes budgétaires non pétrolières. A cette bagatelle de mesure, s’ajoute la réalisation de projets d’infrastructures structurantes mis en œuvre dans le cadre de la politique d’émergence du pays. Pour ce qui est de l’inflation, elle a été contenue et devrait rester inférieure à 3% au cours des deux prochaines années. Principalement en raison de la poursuite du système de contrôle des prix des produits et des concertations du Gouvernement avec les acteurs des filières de production et de commercialisation des principaux produits de grande consommation. Même si les inégalités ne reculent pas assez et l’inflation est galopante, le pays poursuit sereinement sa marche vers l’émergence à l’horizon 2035.
Charles EBODE