La fête vieillit, fane comme une fleur; elle prend des rides mais la jeunesse reste éternelle. La 58ème édition de la fête de la jeunesse camerounaise sera célébrée dimanche prochain sur l’étendue du territoire national. En 2026, elle aura donc soixante ans. Les jeunes de 1966, année de l’instauration de cette célébration sont plus que sexagénaires. Les juniors d’hier, devenus les seniors d’aujourd’hui, doivent observer avec beaucoup de nostalgie teintée de mélancolie les évolutions enregistrées depuis 1966. Que le temps passe vite! Mais d’une époque à une autre, d’un contexte à un autre, d’une génération à une autre, les préoccupations et les problèmes de la jeunesse demeurent des priorités pour tout gouvernement qui se respecte. « Fer de lance de la Nation », selon la belle expression consacrée, la jeunesse reste au cœur des attentions des pouvoirs publics, même si elle n’en est pas toujours convaincue et exprime son désarroi et son mal-être sur tous les tons. On peut lui accorder des circonstances atténuantes.
En cette année 2024, ces sentiments ne disparaîtront pas comme par enchantement malgré les assurances tirées des faits et des chiffres en matière de politiques publiques en faveur de cette catégorie sociale que brandira le président de la République dans son message à la jeunesse samedi soir. Il n’aura pas non plus le loisir de citer en exemple les Lions indomptables du football dont la prestation à la Can ivoirienne a été plus que décevante. Et l’augmentation des prix du carburant à la pompe intervenue vendredi dernier avec comme corollaire l’inflation, la vie chère, les risques sur des emplois déjà précaires n’augure pas de lendemains qui chantent.
Et pourtant, les pouvoirs publics et la classe politique doivent donner des gages à la jeunesse qui, quelles que soient les circonstances, la conjoncture et les vicissitudes de la vie, doit garder des raisons d’espérer. La classe politique en général, le Rdpc en particulier, ont un rôle capital à jouer pour entretenir cet espoir. Le thème de la célébration retenu cette année, à savoir « jeunesse, import-substitution et patriotisme économique » constitue à lui seul un programme et une profession de foi pour des jeunes résolument engagés au service du développement de leur pays. Au moment où les prix du carburant augmentent et fragilisent le tissu économique, il est plus que jamais nécessaire et impérieux pour les jeunes Camerounais de brandir l’étendard du patriotisme économique.
Ils ne comprendront les notions comme « import-substitution » et « consommer camerounais » que si et seulement si leurs aînés leur montrent la voie et le bon exemple. Ils le comprendront davantage s’ils sont réellement associés et impliqués dans la prise de décision. Au cours de la tournée effectuée en fin d’année 2023 par le secrétaire général du Comité central dans les dix régions, l’un des thèmes développés et très appréciés des militants était la prise en compte des jeunes et des femmes lors des échéances électorales. Le temps est donc venu pour que les jeunes cessent d’apparaître ou d’intervenir par intermittence dans l’espace public. Ils ne veulent plus être des intermittents du spectacle politique, économique et social. Ils veulent désormais jouer un rôle permanent. Pour qu’ils osent comme le leur recommandait le Président Paul Biya, ils doivent avoir leur mot à dire. Le Rdpc l’a bien compris et a intérêt à conserver une longueur d’avance et son leadership dans ce domaine par rapport à ses adversaires. Tout ce qui se fait pour vous sans vous est contre vous… Bonne fête de la jeunesse aux jeunes Camerounais et à leurs ainés.