Ses premiers 60 MW sur les 420 attendus, ont été injectés au Réseau interconnecté Sud (Ris), le 10 mai dernier.
La mise en service de ce premier groupe du barrage hydroélectrique de Nachtigal dont les travaux ont étét lancés en 2019, était très attendue par tous ; industries et ménages qui ploient sous les délestages depuis le début de l’année en dépit des promesses et des assurances des officiels et des responsables du secteur. C’est cet espoir sur l’amélioration de la qualité de vie des populations et de la compétitivité du monde des affaires qui justifiait l’enthousiasme des membres du gouvernement, des diplomates, des élus du peuple et des populations qui ont tenu à assister personnellement à ce moment historique à Ndokoa, dans la région du Centre.
Deuxième plus grand barrage en Afrique centrale et premier barrage du pays, cette infrastructure construite par la Nachtigal hydropower Company (Nhpc), pour un investissement de 787,1 milliards de Fcfa, charrie en effet beaucoup d’attentes et d’espoirs. Selon le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, un groupe supplémentaire va entrer en service chaque mois ; l’objectif étant que le barrage soit complètement mis en service avant la fin de cette année 2024. Un ouf de soulagement pour les entreprises en charge du transport et de la distribution de l’énergie électrique pointés du doigt par tous.
Pour les autorités, au-delà de la question sociale liée à l’amélioration substantielle de la fourniture électrique aux manages, le barrage hydroélectrique de Natchigal est appelé à booster la compétitivité des industries nationales par la mise à disposition d’une énergie stable, bon marché et décarbonée permettant aux usines de tourner à plein régime. Raison pour laquelle le ministre de l’Eau et de l’Energie a lancé un vibrant appel à toutes les parties prenantes pour qu’elles contribuent pleinement à l’atteinte des objectifs du gouvernement, pour une croissance du système électrique national bénéfique à tous.
Une véritable aubaine, au moment où le pays est engagé dans la transformation de son économie en boostant son industrialisation, sa production agropastorale d’une part, et modernisant davantage son industrie agroalimentaire. Toutes choses qui viendront donner un coup d’accélérateur à la politique d’import-substitution qui consiste à réduire considérablement les importations pour ne privilégier que les produits du cru. Tout ceci au moment où les entreprises camerounaises bénéficiaires d’agréments préférentiels en zone Cemac et Ceaac, gagnent de plus en plus des parts de marchés à l’international. Cette énergie stable, moins chère et décarbonisée sera un atout pour leur production et leur développement économique.
Claude MPOGUE